Montpellier : tensions et agressions en marge de la manifestation du 18 septembre

A la fin de la manifestation, un groupe composé d’entre 20 et 30 hommes a brandi un drapeau français sur la place de la Comédie, avant de se faire exfiltrer par la police sous les huées des manifestants. Plus tard dans l’après-midi, le groupe a commis des agressions dans le quartier des Beaux-Arts. Une observatrice des droits de l’homme a également été violentée
13 heures passées sur l’esplanade Charles-de-Gaulle à Montpellier, la manifestation intersyndicale du 18 septembre finit de se disperser tandis que des gens se restaurent à la cantine populaire installée pour l’occasion. Un groupe composé de 20 a 30 hommes, musclés et habillés de noir, est repéré par des manifestants. Ceux-ci arrivent sur la place de la Comédie en brandissant un drapeau français. Environ 200 personnes s’opposent à eux en chantant les slogans “Siammo Tutti Antifascisti” (Nous sommes tous antifascistes) et “tout le monde déteste les fachos” . Le groupe finit par reculer et se faire exfiltrer par la police en direction du quartier de l’Écusson.
Une observatrice des droits de l’Homme violentée
A #Montpellier, une observatrice des droits humains violentée : la scène se passe ce 18/09 vers 15h, une membre de l'observatoire montpelliérain des libertés se fait bousculer par un homme masqué. Celui-ci bousculera une autre personne sous le regard de la police avant de partir pic.twitter.com/Nsb1g2jXdu
— Le Poing – Montpellier (@lepoinginfo) September 18, 2025
15 h 15, la police charge et gaze quelques jeunes partis en manifestation sauvage sur l’Esplanade. Jade*, observatrice au sein de l’Observatoire des libertés Montpelliérain filme des agents de la Brigade Anti-Criminalité dans le cadre de sa mission. “Je vois trois mecs masqués qui parlent à la BAC, puis plus tard, l’un d’eux arrive, et fait tomber mon téléphone en me bousculant”, explique-t-elle.
Celui-ci porte un cache cou de Zurich Grasshoppers, un club de foot Suisse. Dans une vidéo que Le Poing a pu consulter, il affirme “ne pas être facho”, et “être un travailleur” venu manifester car “la France est dans la merde”. Quelques secondes plus tard, il bouscule une seconde personne, qui tombe au sol, et part en courant. “Il n’a pas été interpellé par la police”, constate Jade à posteriori.
Agressions aux Beaux-Arts
Entre 15 h 45 et 16 heures, des manifestants attablés à un bar sur la place des Beaux-Arts voient débarquer le même groupe qui est apparu sur la Comédie quelques heures plus tôt. Une jeune femme présente sur place raconte : “Ils sont arrivés à une vingtaine, tous habillés en noir. Un mec s’est levé pour leur dire que les fachos n’étaient pas les bienvenus dans le bar, ils se sont levés en lui disant “tu nous insultes”, ils l’ont entouré puis frappé.” Une autre témoin précise : “Ils lui mettaient des coups de pieds au sol, dans les côtes, dans le dos, ils lui ont jeté des chaises dessus.” Un homme se serait interposé et aurait aussi pris des coups.
Proches du stade
Selon plusieurs témoignages que nous avons pu récolter, il s’agirait d’un groupe proche du milieu ultras, des groupes de supporters du MHSC, le club de football de Montpellier. S’ils ne sont pas tous connus pour être des militants d’extrême droite, il y avait parmi eux au moins trois identitaires dont Tristan V., ex-militant du groupuscule dissous Génération Identitaire.
*prénom modifié
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