Montpellier : une foule de jeunes dans la rue contre le “coup de force démocratique de Macron”

Elian Barascud Publié le 7 septembre 2024 à 21:34 (mis à jour le 8 septembre 2024 à 17:57)
Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Montpellier le 7 septembre pour demander la destitution de Macron. (Photo de Mathieu Le Coz / Hans Lucas)

Des milliers de personnes (6 000 selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de Montpellier ce samedi 7 septembre à l’appel d’organisations de jeunesse pour demander la destitution de Macron à la suite de la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre

“On a lancé l’appel pendant l’été, on pensait que si on se retrouvait à 500 c’était le bout du monde”, souffle un des organisateurs de la manifestation devant une foule, majoritairement constituée de jeunes, qui n’en finit pas de s’amonceler sur la place de la Comédie. Au premier rang pour écouter les prises de parole, une jeune fille s’exclame : “On ne se fait pas respecter, on vote pour le Nouveau Front populaire et on se retrouve avec un premier ministre de droite qui avait voté contre la dépénalisation de l’homosexualité !” De nombreuses organisations politiques de gauche sont présentes, à commencer par celles du Nouveau Front Populaire, ainsi que les soutiens au peuple Palestinien, dont la manifestation prévue en fin d’après-midi a une nouvelle fois été annulée par la préfecture. Grande absente de cette mobilisation : l’intersyndicale, ou du moins la CGT, qui avait pourtant soutenu le Nouveau Front Populaire au moment des législatives anticipées.

Dans le vacarme ambiant des cris survoltés, alimenté par fanfares et batucadas, les prises de paroles sont difficiles : “Emmanuel Macron, c’est le coup de force permanent”, s’égosille, Livia Jampy, membre du Syndicat de combat universitaire de Montpellier, à l’origine de la manifestation. De fortes huées résonnent à l’évocation de Michel Barnier, premier ministre issu des rangs des Républicains. “Il incarne un compromis entre Macron et l’extrême-droite”, dénonce la militante du SCUM.

Pour Chani, membre des jeunes Insoumis de Montpellier, “cette nomination s’inscrit dans le mépris permanent du président à notre égard. Macron perd une élection qu’il a lui même convoqué, la gauche s’allie et gagne, et lui, il prépare l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national.”

De son côté, Sylvain Carriere, député LFI de l’Hérault, déplore la nomination d’un “premier ministre contre l’augmentation du SMIC et contre tout ce pourquoi des millions de français se sont mobilisés dans les urnes le 7 juillet dernier.” Interrogé sur la procédure de destitution que la France Insoumise a engagé, il répond : “Elle a été déposée par 81 parlementaires du Nouveau Front Populaire. Maintenant, la question c’est de savoir si les députés du Rassemblement National vont être l’assurance-vie du Macronisme ou une opposition.” Il précise également que la mobilisation en faveur de la destitution va se poursuivre avec des caravanes de la France Insoumise qui vont sillonner le territoire, et cette procédure peut être soutenue par une pétition en ligne, qui a déjà récolté à ce jour plus de 270 000 signatures.

A la fin de cette manifestation, finalement très courte (de la préfecture à la Comédie), une grosse cinquantaine de jeunes a décidé de partir en manifestation sauvage, très vite suivie par un camion de police. Après trois sommations, quelques bousculades et contrôles d’identités, tous les jeunes ont pu repartir et se disperser.

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