Philippe Saurel envisage de couper les arbres de l’Esplanade pour lutter contre l’insécurité

Le Poing Publié le 14 septembre 2018 à 19:35 (mis à jour le 27 février 2019 à 00:04)
L'Esplanade de Montpellier

L’agression d’un père de famille le 7 juillet dernier, poignardé aux abords de l’Esplanade de Montpellier par un mineur étranger, a fait beaucoup réagir. Si on ne peut que s’indigner de cette agression sordide, on peut légitimement s’interroger sur la pertinence des solutions proposées par les politiciens qui prétendent « lutter contre l’insécurité ».

Récupération des groupuscules fascistes

Le groupuscule fasciste de Génération identitaire – silencieux sur l’affaire Pétel – a revendiqué avoir placardé, la nuit dernière, des affiches dénonçant les « clandestins albanais » sur les grilles du lycée Joffre. Le journaliste d’e-metropolitain Jean-Marc Aubert, connu pour ses propos racistes, n’a pas hésité à divulguer l’intégralité de leur communiqué… en omettant de préciser qu’il s’agissait d’un groupe d’extrême-droite. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a condamné « fermement ces agissements qui sont en totale opposition avec les valeurs humanistes ».(1)

Réponse sécuritaire

De son côté, le maire de Montpellier Philippe Saurel a promis, suite à cette agression, de « conforter les patrouilles de la police municipale et de la police nationale sur ce secteur » et de « réorganiser totalement le fonctionnement et l’organisation de l’Esplanade. […] Cela passera par un nouvel aménagement, peut-être la suppression de certains arbres pour apporter plus de visibilité aux caméras ou de buissons qui peuvent être le théâtre de deal ».(2) Du fait des descentes régulières de la police sur la place Candolle puis au parc du Peyrou, l’Esplanade est devenu quasiment l’un des seuls lieux où il est possible de faire la fête à l’air libre, sans avoir à consommer et sans être trop embêté par la police. Cela fait longtemps que les autorités cherchent à lisser l’image de Montpellier en éloignant les vagabonds et les fêtards du centre-ville, et cette agression sordide semble être un prétexte idéal pour accélérer ce mouvement. A défaut de lutter contre les racines de « l’insécurité » – mal-logement, pauvreté, toxicomanie, etc. – il est toujours plus facile de s’en prendre aux arbres et aux fêtards.

Sources :

(1) « Banderoles au lycée Joffre : Carole Delga condamne les agissements d’un groupuscule d’extrême droite », L’indécapant, 14 septembre 2018.
(2) « Insécurité à Montpellier : pour Philippe Saurel, il faut “réaménager l’Esplanade », Midi Libre, 12 septembre 2018.

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