8 mars héraultais : à Ganges, la lutte pour la réouverture de la maternité continue

Le Poing Publié le 8 mars 2025 à 13:55 (mis à jour le 8 mars 2025 à 13:58)

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 8 mars pour la Journée internationale des droits des femmes, devant la clinique Saint-Louis dont le service maternité a fermé en 2022.

Dans une ambiance festive, arborant des grandes pancartes et banderoles de femmes enceintes photographiées le poing serré en noir et blanc, les manifestant-es se sont retrouvé-es en fin de mâtinée devant la clinique.

Différentes organisations ont pris la parole. Une représentante de l’Union Syndicale Solidaires a tenu à rappeler le danger de l’extrême-droite pour les droits des femmes, mais aussi les effets délétères de la dégradation des services publics sur l’accès à l’avortement, pourtant inscrit dans la Constitution le 8 mars 2024. Elle est aussi revenu sur l’affaire Pélicot, “qui nous a montré que les violeurs sont des hommes ordinaires à tous les niveaux de la société.“, et sur l’exploitation des femmes sans-papiers, “épuisées par leurs conditions de travail”. Situation encore aggravée par la récente circulaire Retailleau.

Une militante de la section Sud Cévennes d’Amnesty International a ensuite pointé du doigt la faible réponse judiciaire aux affaires de viols (0,6% des cas condamnés en 2020), pour ensuite mettre en avant une enquête menée par l’organisation sur neuf mois sur ces problèmes d’accès des femmes à la justice.

C’est ensuite la CGT qui a pris le micro, mettant en avant les inégalités salariales, avec 22% d’écart de salaire entre les femmes et les hommes dans le privé, de 10,6% dans le public. Tout en proposant des solutions : “L’égalité salariale nous rapporterait six milliards de cotisations retraite. Soit le montant nécessaire à une abrogation de la réforme de 2023 à l’horizon 2027.”

Les femmes du collectif Maternité à Défendre (MAD) ont pris le relai, appelant à ne pas baisser les bras, alors que le collectif se bat depuis plusieurs années pour le maintien du service maternité de la clinique Saint-Louis : “La lutte paie. Après notre manifestation festive du 18 janvier [NDLR : 500 personnes étaient alors descendues dans les rues du petit bourg de 4000 habitant-es] et la visite du ministre de la Santé à la clinique le 31 janvier, il est de nouveau possible de se faire avorter à la clinique Saint-Louis, pour les femmes qui habitent à moins de cent kilomètres d’un CHU.”

La mobilisation continue. Le 10 mars aura lieu une rencontre de la commission stratégique du collectif, visant à organiser une virée à Saint-Girons en Ariège, où un collectif similaire a obtenu le maintien de la maternité locale pour environ 150 accouchements par an seulement. Le 19 mars ce sera au tour de la commission communication de se réunir, tandis que la commission action se retrouvera le lendemain, le 20 mars. Nouvelle réunion “stratégie” prévue le 26 mars (pour contacter le collectif et/ou rejoindre ses activités, écrire à http://collectif-maintiendelamaternitedeganges@mailfence.com) Le 7 avril c’est à Lodève que le collectif se déplacera, pour un rassemblement pour le maintien du service local des urgences. Un bus partira de Ganges. Le jeudi 10 avril, c’est un banquet qui aura lieu de 13h à 17h sur le rond-point de l’Europe, pendant la réunion du comité de suivi avec l’Agence Régionale de Santé (ARS).Et le 29 avril aura lieu une nouvelle assemblée générale du collectif dans son ensemble, à 19h au local De l’autre côté, 24 rue Jeu du Ballon.

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