La fausse-interview* de Vîrus – L’humour noir allaita brute
Bonjour Vîrus, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu nous présenter brièvement ta musique et les raisons qui t’ont amené à prendre la plume ?
« J’fais dans l’égotrip de dépressif… J’écris la nuit, c’est ça ou égorger des chats. Laisse-moi dans mon univers, j’suis bon qu’à faire des tubes de l’hiver. »
On sent tout de suite que ta vision des choses est plutôt sombre, désabusée, pessimiste, comment résumerais-tu la vie en quelques mots ?
« Hôpital – groupe scolaire – cimetière. Tu nais, et puis taff, tu meurs : épitaphe… La vie n’est qu’une période d’essai, suivie d’une période décès. »
Mais alors, te reste-t-il encore des espoirs, des rêves ?
« Moi c’est pour chier sur les gens que j’ai toujours rêvé d’être un oiseau. »
Donc, si j’ai bien compris, tu ne fais pas partie de ces rappeurs qui fantasment sur une éventuelle révolte contre le système ?
« Nous aussi on pensait être rebelles, bourrés dans la rue à péter des rétros, renverser des poubelles. Dommage pour ceux qui croient ou chantent l’impossible, le soulèvement n’aura pas lieu, ce soir y’a un match de Champion’s League. »
Donc tu es totalement désengagé ? Au niveau politique, quelles sont tes convictions ?
« Les convictions d’un végétarien sapé tout en cuir. »
Si tu es tant désabusé que ça, pardonne-moi la question, mais qu’est-ce qui fait que tu es toujours en vie ?
« Devant une connerie à faire on a le choix d’être bête ou d’être lâche… Bien éduqué, c’est pour pas faire chier les pompiers que j’me suis pas jeté du quai. »
Beaucoup de personnes à qui j’ai fait écouter tes morceaux t’ont reproché ta tristesse. Pourrais-tu nous raconter une petite blague pour leur prouver que tu sais malgré tout faire preuve d’humour et de légèreté ?
« Avec des si on coupe des doigts. »
Tu ne connais que celle-là ?
« C’est Virus et ta mère sous un bureau, une histoire qui ferait rire les enfants des hôpitaux. »
Merci beaucoup. Est-ce qu’il y a des personnes en particulier que tu vises dans tes chansons ?
« L’autre tatouée en bas du dos pour le doggystyle, qui remuera la tête si tu lui tends un éventail… Et l’autre qui met sa virginité en vente, nous c’est seulement au ping-pong qu’on s’amuse à faire des tournantes. »
Tu es plutôt critique, mais as-tu au moins des solutions à proposer pour éviter les dérives que connaissent les filles dont tu viens de nous parler ?
« Question éducation : j’suis pour les grosses tartes dans la gueule…avec des explications. »
Tu sembles avoir un rapport particulier avec la gente féminine, peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
« J’ai un problème avec les feumeu, dès qu’elles me parlent un peu, j’me demande si elle en veut dans les veuchs. »
J’imagine que tu as du connaître une grosse déception amoureuse pour en venir à tenir de tels propos, aurais-tu un message à faire passer à cette fille ?
« Plus dur de se mettre à nu que d’se mettre à poil, la dernière fois que j’ai essayé, ça lui a sapé l’moral… Chérie, je cherchais plus qu’un parking souterrain(1). »
On dirait que tu es rempli d’amertume, je me trompe ?
« Devine c’qu’il me reste si je prends une gifle et que je n’en rends qu’une(2)… ? »
Aujourd’hui, es-tu toujours à la recherche d’une relation ?
« Je n’aspire qu’à des histoires de cul et de bite, à des histoires d’Assedic(3). »
En dehors du rap, que pourrais-tu nous dire de tes activités dans la vie de tous les jours ?
« Que je m’emmerde rapidement, que j’trouve rien d’innovant, que j’bouge au bord d’la mer à la mi-novembre. Quand ça va j’ai rien à dire, quand ça va pas je dis rien. Pour l’instant qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ? J’ai tenu… j’tente de garder les yeux ouverts quand j’éternue. »
Vraiment très intéressant.
Tom Moreteau
[youtube UdMDUW9EWNo]
Les réponses de Vîrus sont en réalité des assemblages d’extraits de ses textes.
(1) souterrain : sous tes reins
(2) rend qu’une : rancune
(3)assedic : ass et dick
Pour écouter du Vîrus, cliquez ici !
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