À Montpellier, la représentante du conseil démocratique kurde dénonce les conditions de détention d’Öcalan
Le Poing
Publié le 30 juin 2019 à 19:35
Bérivan Firat, représentante du conseil démocratique kurde, le 26 juin 2019 dans les locaux de la Cimade, à Montpellier.
Le
conseil démocratique kurde de Montpellier, l’association Épicée
et le collectif de solidarité avec le peuple kurde ont co-organisé
mercredi 26 Juin une rencontre de solidarité internationale sur le
thème « Résistance et révolution du peuple kurde ». Bérivan
Firat, représentante du conseil démocratique kurde, a dressé à
grands traits le projet révolutionnaire du Rojava, cette région du
nord-est de la Syrie sous le contrôle des forces kurdes. « Les
Kurdes au Rojava défendent un projet révolutionnaire,
multiculturel, multi-ethnique, écologique et féministe, basé
sur la liberté, l’égalité, la démocratie, l’écologie,
l’émancipation et ce partout autour de nous. C’est laseule alternative pour la paix au
Moyen-Orient. Si une seule femme, un seul homme est privé de sa
liberté, une démocratie ne peut pas fonctionner » tranche
Firat.
« Jin, jiyan, azadî » (Femme, vie, liberté!)
Dans
un reportage
d’une cinquantaine de minutes, Mylène Sauloy trace l’histoire de
la lutte armée des unités kurdes de défenses féminines (YPJ)
contre l’État islamique. Une armée de femme formée militairement
et politiquement, pour une société affranchie de toute forme de
domination et d’oppression. Ce projet est né il y a une
quarantaine d’année en Turquie autour de Sakine Cansiz,
co-fondatrice du PKK (parti des travailleurs de Kurdistan)
assassinée, avec deux militantes kurdes le 10 janvier 2013 à Paris.
Ce reportage met en avant la place qu’occupent les femmes dans les
mouvements kurdes et leurs tentatives d’organisation, notamment
dans les camps d’entraînement installés dans les montagnes du
Qandil.
Grèves de la faim
Bérivan
Firat a insisté sur les conditions de détention d’Abdullah
Öcalan, co-fondateur du PKK, arrêté le 15 février 1999 par les
services secrets turcs, étasuniens et israéliens, et emprisonné
depuis dans l’île-prison d’Imrali, au sud d’Istanbul. « Il
est en isolement carcéral total depuis huit
ans, ce qui est une violation manifeste du
droit humain. » Entre novembre 2018 et mai 2019, des milliers de
prisonniers politiques et plusieurs députés de Turquie, dont Leyla
Güven, élue du parti démocratique du peuple, une formation
pro-kurde, ont entamé une grève
de la faim pour dénoncer les conditions de détention du leader
kurde. Ce-dernier a réclamé le 26 mai l’arrêt de ce mouvement de
solidarité, cette annonce faisant suite à la levée de
l’interdiction de rencontrer ses avocats imposées depuis 2011 à
Öcalan par Ankara.
Le Rojava, un projet révolutionnaire menacé
Pour
la représentante du conseil démocratique kurde, la menace qui plane
sur le Rojava est imminente. En effet, Donald Trump a annoncé, il y
a quelques mois, le
retrait de ses troupes en Syrie, estimant que Daech est vaincu,
laissant de fait le champ libre au président turc Erdogan pour
s’attaquer à ceux qu’ils a toujours considérés comme les
ennemis principaux de la Turquie. « Que vous soyez Kurde,
Turc, Arabe ou Occidental,
il faut soutenir le Rojava et la lutte du peuple kurde pour ses
droits les plus fondamentaux, et dénoncer la politique de
criminalisation des Kurdes en Europe et en France. Il n’est pas
normal que l’État français considère comme terroriste une
organisation qui se bat pour ses droits les plus fondamentaux. »
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