Le mouvement des occupations à Montpellier, c’est terminé
Il se transforme en lutte nomade et convergente pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage
Dans notre article du 21 Mai le Poing écrivait que les occupations de lieux culturels continuaient à Montpellier mais c’était sans savoir que l’assemblée générale de l’après-midi allait voter la fin des occupations ! Comme les radios ont annoncé également ce 23 mai la fin de l’occupation du théâtre de l’ Odéon symbole du début des occupations en France.
Ci-dessous le communiqué des occupant(e)s d’ICI-CCN qui a été lu lors de la dernière Criée intergalactique qui s’est tenu devant le Pavillon Populaire le samedi 22 mai à 18H30
Voilà plus de deux mois maintenant que nous occupons ICI-CCN Le Centre Chorégraphique National de Montpellier.
Aujourd’hui nous décidons de quitter cette occupation.
Aujourd’hui nous décidons de détourner cette occupation.
Aujourd’hui la rage est plus grande. Alors nous voulons une lutte plus grande, un mouvement plus dur et des actions plus dérangeantes.
Nous quittons cette occupation avec la force et le désir de vous retrouver dehors, puisqu’il est l’heure de la réouverture vers l’extérieur.
Oui nous prenons l’air… L’air de la rencontre citoyenne
L’air des AG en plein air L’air des actions ici et là…
L’air de ne pas se refermer sur le seul milieu de la culture. Sur les habitudes.
L’air d’aller visiter d’autre lieux occupés, d’autres rond points, d’autres luttes…
L’air après deux mois d’occupation, sans conflit avec une direction et une équipe, sans bloquer l’activité, sans bloquer la « réouverture », en concertation, oui ça existe oui c’est possible…
Alors l’occupation lève le camp et prend l’air. Pour retrouver de la liberté et de l’allant sans les lourdeurs logistiques et sanitaire qu’une telle occupation suppose…
C’est, l’air de rien, pouvoir retrouver un plus grand nombre de personnes.
C’est, l’air de rien, vouloir avec notre énergie, notre joie et notre rage, une lutte nomade afin de redonner du sens à ce contre quoi nous nous battons prioritairement :
la réforme de l’assurance chômage qui elle, est bien dans l’air nauséabond du temps.
Premier rendez-vous le samedi 22 Mai à 15h avec les Gilets Jaunes au rond-point de Près d’Arènes pour décider de la suite du mouvement.
Nous vous invitons à tous et toutes à nous rejoindre à cette occasion.
Et si vous ne pouvez pas ce jour-là, ne vous en faites pas, il y en aura d’autres.
Nous partons d’ICI pour mieux revenir AILLEURS et PARTOUT
Parce que ce que nous défendons nous le défendons pour tou-s-te
Cette dernière Criée a rassemblé une centaine de personnes dans la continuité de la rencontre avec les Gilets Jaunes, le théâtre de la Paloma de Nîmes et Le Cratère d’ Alès au Près d’Arène pour certain(e)s et de la manifestation de soutien à la résistance populaire palestinienne pour d’autres ! Elle a été animée par les jeunes ex-occupant(e)s du Centre Dramatique National des 13 Vents qui annonçaient « Ceci n’est pas une ré-ouverture » et on pouvait lire derrière “quand le monde s’effondre la jeunesse se soulève “! Ci- dessous le texte de Non – réouverture !
Ceci n’ est pas une teuf
Ceci n’est pas une réouverture.
Parce qu’on a ré-ouvert les salles et ré-ouvert les terrasses, on voudrait vous faire croire que nous avons eu tout ce que nous demandions, mais la réouverture n’ai que le haut de la pointe de l’iceberg de nos revendications.
Ceci n’est pas une réouverture.
Les salles de spectacles, de théâtre, le système de création culturel est TOUJOURS saturé.
Les étudiant.es, sont toujours quasi-invisible, toujours déconsidérés, toujours dans la précarité. Les jeunes travailleurs, primo entrant sur le marché du travail, peu importe lequel, toujours dans l’incapacité d’accéder rapidement à leur métier et sont donc obligés d’avoir recours à tout les moyens possibles pour survivre, alors qu’ils sont à l’âge où on devrait vivre.
Ceci n’est pas une réouverture.
Car il ne suffit pas de faire semblant de reprendre le cours normal de la vie, de sortir un calendrier résumant les dates à laquelle nous récupérons des droits que nous avions perdu à cause d’un contexte sanitaire désastreusement gérer pour nous faire croire que la vie reprend en effet son cours.
Ceci n’est pas une réouverture.
Car tant que l’année blanche ou le système de l’intermittence ne profiteras qu’à celleux qui sont déjà partie intégrante d’un système qui fonctionne en vase clos, n’offrant pas ou peu la possiblité à de nouvelles forces de venir ajouter leur pierre à l’édifice de la culture, leur point de vue sur le monde qui les entoure et qu’iels veulent exprimer par l’art, alors rien n’aura changé et on reviendra dans le monde d’avant, celui que nous avons désormais tou.s.tes bien conscience qu’il est nécessaire de faire exploser.
Ceci n’est pas une réouverture. Mais surtout ceci n’est pas une fin. Ceci est la suite de notre lutte et elle commence aujourd’hui.
Différentes prises de paroles se sont succédées alternant discours endiablés et musiques multiples.
La journée de dimanche au rond point des près-d’arène devrait permettre de continuer le débat sur les formes que pourra prendre ce mouvement inter-luttes contre la réforme de l’assurance chômage.
La question que l’on peut se poser et qui a été posée c’est bien « Où est ce que ça va tout ça ? »
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