Montpellier : la mobilisation contre le délabrement de l’éducation nationale se poursuit
Comme la semaine dernière, une centaine de personnes se sont réunies ce mercredi 26 mai devant le rectorat de Montpellier pour dénoncer les conditions de travail et d’apprentissage dégradées dans l’éducation nationale.
Profs, AEDs, Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap (AESH), infirmières scolaires, parents : les conditions de travail et d’étude dans l’éducation nationale mettent tout le monde d’accord, quant à la nécessité d’une mobilisation. Et si les collèges sont les établissements les plus représentés, on croise des profs de lycée, des Agents Territoriaux Spécialisé des Ecoles Maternelles (ATSEM).
Depuis le 10 mai, une intersyndicale Sud Education-SNES FSU-FO a agrégé autour d’elle des collectifs de professionnels comme Vie’s Colère 34 pour les AED, mais aussi tout un panel de collectif de parents d’élèves, autonomes ou adhérents à la FCPE.
« Certains directeurs d’écoles et de collèges reçoivent des lettres du rectorat leur signifiant que les profs ne seront pas remplacés, que les AED le seront mais en passant d’un temps plein à un mi-temps., s’indigne au micro un syndicaliste. Ce n’est pas possible, déjà les conditions de travail et d’éducation ne sont pas satisfaisantes. » Une prof du lycée Joffre renchérit : « Chez nous on ne demande pas la lune, juste la création d’une classe de plus par niveau pour pouvoir passer de 35 à 32 élèves en cours. »
L’idée de cette mobilisation est donc de fédérer tous les mécontentements au regard des manques budgétaires qu’ont creusées des années de politique austéritaires dans l’éducation nationale. Le mammouth de Claude Allègre semble tellement dégraissé aujourd’hui que le voilà tout prêt à foncer dans le lard du ministère Blanquer.
« Dans le contexte pandémique, au mois de juillet 2020 on avait déjà pour 470 milliards d’euros de mesures gouvernementales mobilisées pour soutenir les entreprises. Dans l’éducation nationale, si on avait pu bénéficier d’un plan de 10 milliards seulement, de nombreux problèmes seraient déjà résolus », poursuit un enseignant syndicaliste devant le rectorat. Côté profs comme côté parents, on craint pour la rentrée prochaine, si les revendications des mobilisés ne sont pas prises en compte. Ultime pied de nez du ministère de l’éducation à tout ce beau monde : sur le dernier budget de l’année 2020, 200 millions d’euros n’ont pas été utilisés, et donc… rendus à l’Etat !
D’après l’intersyndicale, le département de l’Hérault verrait dans ses collèges arrivé 421 élèves en plus, pour 19 postes de profs en moins. Dans ce contexte, l’ouverture d’un nouveau collège à Port Marianne pour la rentrée 2022 n’est pas accueillie comme une solution viable et suffisante.
La semaine passée, le rectorat avait refusé de rencontrer le collectif. Cette fois-ci une audience est à l’ordre du jour, et le 27 mai une autre rencontre est programmée avec la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Hérault. En attendant, les diverses composantes du collectif entendent bien rester mobilisée. D’autant que certaines mobilisations nationales dans le monde de l’éducation, prévues de longue date, viendront ajouter du piment au calendrier de lutte.
Par exemple, les Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap préparent une journée de mobilisation pour le 3 juin. Précarité, salaire misérable, formation au rabais, grille indiciaire méprisante, inégalité de traitement par rapport à d’autres personnels de l’Education Nationale : là aussi, la liste des griefs est longue. Leur journée de mobilisation sera ponctuée de plusieurs rendez-vous sur le département de l’Hérault : à 10h, rassemblement devant le collège d’Olonzac, à 12h30, rassemblements devant la sous-préfecture de Béziers et le rectorat de Montpellier.
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