Pézenas : des élèves contraints au distanciel tout en étant présents au lycée
Incroyable dégradation des conditions d’enseignement : dans des options clés au lycée Jean Moulin de Pézenas, la gestion difficile des emplois du temps renvoie des élèves de terminale vers l’enseignement à distance
I.elle.s ne sont que trois lycéen.nes à Jean Moulin à Pézenas. Mais après avoir alerté les inspecteurs spécialisés dans les discipline faisant problème, écrit à la recteur.ice d’académie, au ministre de l’Education nationale, tandis que leurs parents alertent la FCPE, que les enseignant.es signent une pétition, ces trois élèves décident de porter leur cas dans l’arène médiatique ; cas qui peut paraître dérisoire, néanmoins ubuesque, et finalement significatif d’une incroyable dégradation des relations pédagogiques.
Quel est leur cas ? Judie, Lûbnna et Zaïd sont tou.te.s trois élèves de terminale. Bientôt parvenu.es à la fin du premier trimestre de cette année, pour eul.les stratégique, i.elle.s demeurent dans l’incapacité de suivre en présentiel les cours dans une de leur spécialité majeure : cela concerne Humanité-Littérature-Philosophie, ou bien Langue-Littérature et culture espagnoles, enfin Numérique et Sciences informatiques, au cas par cas.
Une seule classe pouvant se scinder en deux spécialités, selon la dernière réforme du génial ministre Blanquer, on en est venu à ce que certains enseignements se chevauchent dans les emplois du temps. Pour les trois élèves qui protestent, choisir une spécialité dont le cours est dispensé en présentiel les empêche de suivre, dans le même créneau horaire, une autre des spécialités pour lesquelles i.elles ont opté, affublés de coefficient 16 aux épreuves du baccalauréat qui viendra conclure l’année.
« C’est une rupture totale d’égalité devant l’examen. On a pu voir au moment du confinement comment l’enseignement en distanciel, sans le suivi d’un enseignant présent, dégrade complètement le niveau de transmission. La relation pédagogique s’en trouve détruite » nous explique l’un.e d’i.elles. Or malgré leur refus et celui de leur famille, c’est bien d’une inscription d’office auprès du Centre national d’éducation à distance que les trois jeunes concerné.es viennent d’être avisé.es.
« La Proviseure nous explique qu’elle ne fait qu’appliquer la réforme et n’a pas les moyens d’aménager notre situation. Nous sommes très inquiet.es » expliquent-i.elles. Dès lors, il sera très intéressant de savoir si des situations analogues sont constatées dans d’autres établissements. Et ainsi se faire une triste idée de l’état de dégradation de l’enseignement, quand les réformes conduisent à un éclatement concurrentiel des filières et spécialités, sans même se soucier des conséquences sur les vies et les relations concrètes.
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