Convoi de la liberté : trois manifestants en prison après l’appel national de Montpellier
Sur les huit interpellés de l’appel national organisé sur Montpellier samedi dernier, trois sont passés ce lundi en comparution immédiate au tribunal correctionnel. Ils ont été placés en détention provisoire en attendant leur procès le 28 mars.
Deux des prévenus, âgés de 19 et 23 ans, sont venus de Marseille pour participer à cet appel national, et le troisième, âgé de 29 ans, de Toulouse. Accusés de violences sur agents dépositaires de l’autorité publique et de dégradations, l’un reconnait les faits et assume et les deux autre les nient. Ils demandent tous les trois un délai pour préparer leur défense.
Rappelons qu’en cas de comparution immédiate, on peut soit être jugé tout de suite, soit bénéficier d’un délai. La seconde option est fortement recommandée : mieux vaut laisser le temps aux avocats d’élaborer une défense viable et attendre un peu pour faire retomber la tension. Le maire PS de Montpellier Michaël Delafosse a d’ailleurs réclamé de la « fermeté » dès le soir des évènements. Une fois le délai demandé, le juge décide s’il ordonne un placement sous contrôle judiciaire ou en prison le temps du jugement.
A peu de choses près, l’argumentaire d’une procureure vindicative aura été le même pour les trois prévenus : puisqu’ils ont fait le déplacement, ces jeunes hommes sont incontestablement venus semer le chaos dans les rues de Montpellier. Avec ou sans casier vierge, avec ou sans situation stable à faire prévaloir, la procureure plaide la détention provisoire pour les trois.
Maître Codognès, avocat de garde pour les personnes interpellées pendant la manifestation, a insisté sur les situations familiales et professionnelles des prévenus, en réclamant un contrôle judiciaire strict avec pointage au commissariat, interdiction de manifester et de rentrer en contact entre eux en attendant le procès. Le fait que cet avocat, habitué à défendre des personnes interpellées lors des mouvements sociaux, en soit contraint à réclamer lui-même une interdiction de manifester – mesure quasiment inexistante jusqu’aux gilets jaunes – en dit long sur la radicalisation de la justice.
En attendant leur procès le 28 mars, les trois manifestants ont tous été placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, qui connaît actuellement un taux record de surpopulation carcérale, avec 920 détenus pour 630 places. Il a été indiqué aux familles que les parloirs ne seraient pas possibles d’ici quinze jours.
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