« En mai, brûle ce qu’il te plait » : 18 000 manifestant·e·s et un black bloc à Montpellier
Le Poing vous livre quelques mots à chaud de la manifestation montpelliéraine pour le 1er mai – journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs – en attendant notre reportage-photos.
A Montpellier comme ailleurs, le ronron médiatique, entretenu par certains dirigeants syndicaux, selon lequel le 1er mai ne serait qu’un baroud d’honneur, une manifestation pour rien, a fini par gagner les esprits ces derniers-jours. A 10h30 sur la place Albert Ier, l’ambiance est en effet tranquille : l’espace sonore est monopolisé par des sons technos de la CFDT, sans aucun slogan. Mais rapidement, l’effet de masse fait sensation : la CGT dénombrera 18 000 manifestant·e·s (8 000 selon la police).
Rapidement, un black bloc d’une quarantaine de personnes se forme, auquel il faut ajouter une centaine d’autres en soutien. Les tags et les collages fusent, contre le flicage des chômeurs et chômeuses, les centres de rétention administrative, les violences policières… – bref, pour que ce mouvement contre la réforme des retraites débouche sur une révolution, ou en tout cas sur autre chose que des manifestations ritualisées tous les quatre matins. Des dizaines de vitrines de banques et d’assurances sont brisées, sous les hourras la plupart du temps, parfois sous les huées. Le tout avec des slogans offensifs : « Nous ce qu’on veut c’est l’Elysée en flammes », « Anti, anti, anticapitaliste ! », « Tout le monde déteste la police ». De quoi maintenir l’Hérault en tête du classement “100 jours de zbeul”.
Près de la gare, la police, jusqu’alors absente, prend l’initative d’un bond offensif et vole les banderoles du black bloc. S’ensuit une nasse d’une vingtaine de minutes, un petit passage par la Comédie et une dispersion à la préfecture. L’après-midi continuera au local “Le Barricade”, avec une cantine populaire dont les bénéfices seront reversés aux proches de Serge, blessé par la police à Sainte-Soline.
Selon nos informations, personne n’aurait été interpellée (malgré une tentative policière physiquement déjouée par quelques manifestant·e·s).
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :