GUD, Ligue du Midi : le CV chargé d’un assistant parlementaire de Gilbert Collard
Jordi Vives Carceller, collaborateur du député européen Gilbert Collard affilié à Reconquête, est bien connu dans l’extrême-droite héraultaise pour avoir longtemps été un cadre de la Ligue du Midi, un groupuscule identitaire violent et raciste.
Il faut reconnaître à l’extrême-droite une certaine habileté quand il s’agit de recycler ses éléments en apparence les plus infréquentables. On se souvient d’une Marine Le Pen semblant édulcorer le passé ultra radical du militant Philippe Vardon, ancien skin nazi membre d’Unité Radicale devenu leader du Bloc identitaire, recyclé en chargé de communication du Rassemblement national lors des dernières élections européennes (qui a depuis rallié Reconquête, le parti d’Eric Zemmour). C’est maintenant en Occitanie qu’un nouvel exemple se révèle à nous : Gilbert Collard, ancien député frontiste du Gard et actuel eurodéputé désormais encarté chez Reconquête, a recruté comme attaché parlementaire Jordi Vives Carceller, un militant identitaire héraultais.
Entre le GUD et la Ligue
Jordi Vives est un suiveur de longue date du clan Roudier, à la tête de La Ligue du Midi, violente et raciste. On le retrouve dans diverses actions des identitaires, ce qui l’a notamment amené à être entendu comme témoin dans l’affaire du commando de la fac de droit de Montpellier qui avait tabassé des étudiants occupant un amphi pour dénoncer Parcoursup (en garde à vue, il indiquait avoir été invité à « couvrir l’événement [les tensions à la faculté – ndlr] ». Il a longtemps été le responsable de Lengadoc Info, un site de « réinformation » relayant la propagande de la Ligue du Midi – avant que celui-ci ne soit repris par Martial Roudier (condamné pour avoir poignardé un ado antifa), puis mis en sommeil. Ce site se présentant comme un média local se concentre principalement sur des faits divers glauques ou affiche des noms et des photos de militants de gauche.
Mais Jordi Vives Carceller est également connu pour avoir été conférencier du Groupe Union Défense (GUD) à Lyon, groupe néofasciste à prétention étudiante, récemment réactivé après une mise en sommeil en 2017 (suite au tabassage sordide de son leader par d’autres membres).
Tropisme pro-russe et menaces
Ce passionné d’air soft (activité de loisir dans laquelle les participants utilisent des répliques d’arme à feu) n’hésite pas non plus à se grimer en escouade paramilitaire avec ses amis, brandissant des drapeaux russes en soutien au régime de Poutine.
De plus, Jordi Vives s’est illustré par des menaces sur facebook contre l’ancienne députée de La France Insoumise Muriel Ressiguier, porteuse d’un rapport parlementaire sur l’extrême-droite. En effet, il proposait à l’ancien maire divers gauche de Montpellier, Philippe Saurel, une solution pour « régler le problème » Ressiguier. Ambiance…
Le même Philippe Saurel avait saisi le procureur de la République suite à une publication facebook raciste de Jordi Vives dans laquelle il se plaignait que l’adjointe qui officiait pour son mariage était noire.
Sa trajectoire montre bien les collusions entre les groupuscules fascistes les plus violents et l’extrême droite institutionnelle. Elle donne une saveur toute particulière aux larmes de crocodile et autres tweets victimaires de Gilbert Collard, qui s’indigne régulièrement des supposées violences d’extrême gauche, tout en rémunérant grassement avec des fonds européens un personnage participant aux activités de plusieurs groupes radicaux. Derrière les costards de politiciens, les milices…
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