Montpellier : étudiants et travailleurs de l’art mobilisés pour leurs conditions de vie

Elian Barascud Publié le 13 mai 2024 à 12:40
Le Massicot était présent à la manifestation du 8 mars à Montpellier. (Crédit photo : @pronostic.vital.enrage)

Ce lundi 13 mai, journée nationale de mobilisation dans le secteur de l’art et du design, étudiants et travailleurs avaient rendez-vous dans les Directions régionales des affaires culturelles ou au ministère de la Culture pour défendre un service public de l’art et du design et exiger une continuité des revenus pour les artistes auteurs. A Montpellier, une délégation d’une dizaine de personnes a été reçue à la DRAC

C’est devant l’ancien hôtel particulier devenu le siège de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Occitanie, rue de la Salle l’Evèque, à Montpellier, qu’ils se sont donné rendez-vous, ce lundi 13 mai. Plusieurs étudiants des Beaux-Arts de Montpellier membre de leur syndicat, le Massicot, étaient accompagnés de membres des écoles des Beaux-Arts de Sète et de Nîmes, ainsi que de travailleurs du secteur. Une journée qui s’inscrit dans le cadre d’un appel national à la mobilisation, lancé par l’inter-organisations “écoles d’art et design en lutte”, contre la précarisation de l’enseignement supérieur artistique et du champ professionnel de la culture.

Déjà inquiet depuis la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture, le Massicot, qui milite pour des cursus artistiques publics et contre la fermeture des écoles d’art, comme celle de Valenciennes, revendique aujourd’hui “l’égalité entre les écoles nationales et les écoles territoriales, comme celle de Sète ou de Nîmes”, selon Félix et Léo, étudiants aux Beaux-Arts de Montpellier et membres du syndicat étudiant. Le second expliquait : “La différence, c’est que dans les écoles territoriales, il n’y a pas de remboursement des frais d’inscriptions pour les étudiants boursiers, et ce sont les écoles les plus impactées par les coupes budgétaires. A Nîmes, par exemple, il n’y a pas eu de remplacement pendant un an dans un atelier de l’école.” Aujourd’hui, l’inter-orga dans laquelle siège leur syndicat demande une hausse du budget des écoles supérieures d’art et de design territoriales d’à minima 20 millions d’euros.

Une proposition de loi pour les artistes-auteurs

Outre les étudiants, les travailleurs du secteur de l’art étaient mobilisés ce lundi 13 mai. C’est le cas de Caroline, artiste et membre du collectif La Buse, qui rassemble plusieurs travailleurs de l’art. “Nous avons travaillé sur une proposition de loi sur la continuité des revenus pour les artistes-auteurs avec un revenu compensatoire qui nous rattacherait au régime général de l’assurance-chômage, ce qui n’est pas le cas actuellement”, précisait-elle. “Cette proposition de loi est transpartisane, il n’y a que le Rassemblement National et Renaissance qui ne la soutiennent pas. Mais venant de la majorité, c’est normal, ils sont en train de détricoter l’assurance-chômage.”

Pour Caroline, ce combat pour une reconnaissance des travailleurs du secteur de l’art (75 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté selon le ministère de la Culture) est “une bataille idéologique sur les droits d’auteurs. Aujourd’hui, nous sommes considérés comme des propriétaires rentiers de nos œuvres, et pas comme des travailleurs, c’est ça qui serait soit-disant le garant de notre liberté, alors qu’en fait, ça nous précarise. Il faut déjà un capital de base pour créer, que beaucoup n’ont pas, et il faut adopter les codes de la bourgeoisie si on veut vendre nos œuvres. Cette loi permettrait de nous dé-précariser.”

La délégation a été reçue par la DRAC, qui devrait transmettre les revendications au ministère de la Culture.

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