Montpellier : 1 000 personnes dans la rue contre Michel Barnier et son gouvernement
Alors que le premier ministre Michel Barnier vient de constituer son gouvernement, un millier de personnes -soit six fois moins que le 7 septembre – a battu le pavé à Montpellier ce samedi 21 septembre “contre Macron et son monde”
“Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, c’est une politique d’extrême-droite qui s’annonce”, tonne la députée Insoumise montpelliéraine Nathalie Oziol sur la place de la Comédie, ce samedi 21 septembre. “Il a voté contre la constitutionnalisation de l’IVG, et avait parlé de “régression vers les origines ethniques” au moment des émeutes qui ont succédées la mort de Nahel l’an dernier. Toute la presse étrangère nous regarde, ils ne comprennent pas, certains parlent même d’un coup d’État.”
A #Montpellier, quelques centaines de personnes manifestent pour la #MarcheDestitution contre le #GouvernementBarnier. Les soutiens à la Palestine défilent derrière. pic.twitter.com/kcui8P1eU0
— Le Poing – Montpellier (@lepoinginfo) September 21, 2024
A en croire la députée Insoumise, l’heure est grave. Pourtant, seul un millier de personnes sont dans la rue, contre 6 000 le 7 septembre dernier à Montpellier. “Cet appel a moins tourné que la première date du 7″, confie Tom, militant au SCUM, syndicat étudiant montpelliérain à l’origine de l’appel à manifester, qui dénonce “un gouvernement qui va avoir un impact direct sur les conditions de vies des étudiants, déjà dégradées par sept ans de gouvernance de Macron, sur la question de la précarité alimentaire ou de l’accès aux études, notamment pour les étudiants étrangers.”
D’autres évoquent une “confusion” avec la manifestation pour la paix, appelée par la CGT à 14 h 30 au Peyrou, qui a réuni 150 personnes selon la Gazette. “Les gens ont les yeux rivés sur la grève du 1er octobre pour les salaires, c’est ça la prochaine date importante”, explique Tom.
Le NFP, une chimère ?
Comme nous l’évoquions dans nos colonnes hier, “la capacité de mobilisation et de politisation du NFP, ou plutôt, de LFI pour l’essentiel, ne s’épanouit que lors des périodes électorales. Et la gauche a beau dénoncer, avec justesse, des élections volées, c’est aussi un formidable aveu de faiblesse. En somme, Emmanuel Macron leur dit « et maintenant, vous allez faire quoi ? » Et la gauche de répondre : « eh bien, rendez-vous aux prochaines élections ».”
Alors, quelles sont les perspectives ? Pour Sarah, militante aux jeunes Insoumis de Montpellier, c’est “l’unité, il faut l’impulser, aller chercher les autres.” Et si elle s’est réalisée concrètement au moment des législatives, où toutes les organisations de jeunesses (PS, PC, LFI, écologistes) ont pu travailler ensemble, force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui, jeunes socialistes et jeunes communistes étaient absents de la manifestation. “A part nous et les Insoumis, il n’y a personne”, constate Raphaël, militant aux jeunes écologistes de Montpellier, avant d’ajouter : “Peut-être que quand on aura plus de visibilité sur la politique générale du gouvernement Barnier, les gens sortiront plus dans la rue.”
Les soutiens à la Palestine toujours mobilisés
Les voix montpelliéraines qui s’élèvent contre le génocide en Palestine ont constitué une forte partie du cortège de ce 21 septembre, et ont évoqué la régionalisation du conflit au Liban avec “500 morts et 4 000 blessés”, dus notamment à l’explosion d’appareils de télécommunication, attaque imputée à Israel. Une minute de silence a été observée sur la place de la Comédie.
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