Montpellier : un rassemblement pour le “respect des droits de l’enfant” devant le rectorat

Elian Barascud Publié le 20 novembre 2024 à 15:56 (mis à jour le 20 novembre 2024 à 16:16)
Une trentaine de personnes, enseignants et AESH, s(est réunie devant le rectorat de l'académie de Montpellier pour demander plus de places en établissements spécialisés pour les enfants en situation de handicap. ("Le Poing")

Ce mercredi 20 novembre, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le syndicat Force Ouvrière de l’éducation nationale appelait à un rassemblement devant le rectorat de Montpellier pour demander plus de places en établissements spécialisés pour les enfants en situation de handicap et un vrai statut de fonctionnaire pour les AESH

“On assiste à un véritable démantèlement des structures spécialisées dans l’accueil des enfants en situation de handicap”, déplore Mathieu Marchal, représentant du syndicat Force Ouvrière dans l’éducation nationale. A l’appel de son syndicat, ils sont une trentaine d’enseignants et d’AESH de FO et du SNALC (syndicat enseignant plutôt réputé à droite) à s’être rassemblés devant le rectorat de l’académie de Montpellier ce mercredi 20 novembre, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant.

Des droits “bafoués” selon Sabine Raynaud, enseignante spécialisée en classe Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) et représentante de Force Ouvrière dans le 1er degré : “Au niveau national, 24 000 enfants ont une notification de handicap mais ne sont pas placés dans des établissements spécialisés tels que les Instituts médico-éducatifs ou en institut thérapeutique, éducatif et pédagogique, faute de places, et se retrouvent à l’école, où la prise en charge n’est pas adaptée. On retrouve donc à l’école des enfants en souffrance, qui deviennent violents envers eux-mêmes ou les autres, et nous ne sommes pas formés pour gérer ces situations.”

Elle dénonce également la précarités des AESH, qui aident ces enfants en situation de handicap, dont les conditions de travail se sont encore dégradées avec l’instauration des PIAL (Pôles inclusifs d’Accompagnement localisés) en 2021. Cette réforme, souvent perçue comme un outil de ressources humaines, entérine la « mutualisation » des AESH, désormais géré par un coordonnateur sur un secteur géographique (cela peut être un enseignant déchargé, un directeur d’établissement…). “Les enfants sont accompagnés moins de 6 heures par semaine alors qu’ils ont 24 heures de cours”, déplore Sabine Raynaud.

Une précarité qui pourrait encore s’accroitre avec une nouvelle réforme, qui inquiète Force Ouvrière et le SNALC : les PAS («pôles d’appui à la scolarité ). D’abord présenté dans le projet de loi de finances 2024, le dispositif avait été censuré par le Conseil Constitutionnel, qui avait jugé que cela n’avait rien à voir avec une loi de finances. Les voilà réapparus sous forme d’expérimentation dans quatre départements (le Var, l’Aisne, la Côte-d’Or et l’Eure-et-Loir) à la rentrée 2024. Ils visent « à simplifier et clarifier la gestion des AESH sur les temps scolaire et périscolaire, et à permettre aux AESH un temps quasi complet en ajoutant aux 24 heures de temps scolaire jusqu’à 8 heures pour la pause méridienne », est-il précisé dans un dossier de presse gouvernemental daté du 16 mai dernier.

Les enseignants et AESH mobilisés ce mercredi 20 novembre réclament des places supplémentaires en établissements spécialisés pour tous les élèves ayant des notification, un recrutement massif d’enseignants spécialisés et d’AESH, un vrai statut de fonctionnaire pour celles-ci et l’abandon des PIAL. Une délégation a été reçue au rectorat.

Parmi les perspectives de mobilisation, l’intersyndicale de la fonction publique (CGT Educ’action, SUD Education, FSU, CFDT EFRP, Unsa Education, Snalc) appelle à une grève le 5 décembre pour prostester contre le passage de un à trois jours de carence, la diminution de l’indemnisation de l’arrêt maladie, la suppression de l’indemnité de garantie individuelle du pouvoir d’achat, ou encore le gel de la valeur du point d’indice. Une journée de mobilisation à laquelle Force Ouvrière n’a pas appelé au niveau national, préférant appeler à trois jours de grève du 10 au 12 décembre avec tous les fonctionnaires de sa fédération syndicale.

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