“Bayrou tu dégages, Macron on vient de chercher” : À Montpellier, on se compte avant le 10 septembre

Entre 250 et 300 personnes se sont réunies devant l’hôtel de ville à Montpellier ce lundi 8 septembre pour un “pot de départ” de François Bayrou, alors que le gouvernement du premier Ministre vient de tomber à l’issue d’un vote de confiance au parlement. L’occasion de se retrouver avant le 10 septembre
Les yeux rivés sur un écran de téléphone, un petit groupe se met à crier de joie à l’annonce de la nouvelle, bientôt rejoint par le reste de l’assemblée, réunie devant l’hôtel de ville de Montpellier. 364 contre, 195 pour : le gouvernement de François Bayrou vient de tomber à l’issue d’un vote de confiance au parlement. “Certains Républicains l’ont lâché !”, s’exclame Françoise, qui pensait que la droite soutiendrait unanimement le premier Ministre. Sabine, enseignante et syndicaliste à Force ouvrière, se réjouit : “On a fait tomber Bayrou, et sans même sortir dans la rue, l’annonce de la mobilisation du 10 septembre a suffi !”
À Montpellier, rassemblement festif devant la mairie pour le départ de François Bayrou de son poste de #PremierMinistre pic.twitter.com/miCOGXecLk
— Le Poing – Montpellier (@lepoinginfo) September 8, 2025
Et si cette “démission à peine cachée” avait pour but de tuer dans l’œuf la date du 10 septembre, c’est raté. Daniel, ancien gilet jaune du rond point de Près-d’Arènes, très actif dans les assemblées générales de préparation de cette rentrée sociale, commente : “Le rendez-vous de ce soir est certes festif, mais il sert aussi à réapproprier un espace public trop souvent délaissé des mouvements sociaux, et aussi à ce compter. J’espère qu’on sera plus nombreux mercredi.”
“Bayrou avait réussi à énerver tout le monde chez mes collègues, peut importe leur bord”, s’amuse de son côté Clément, salarié montpelliérain de l’entreprise de jeu vidéo Ubisoft, qui a connu de grosses grèves relatives aux conditions de travail ces derniers mois. “Le Syndicat des Travailleur·euses du jeu vidéo a posé un préavis du 10 au 18 septembre, et ça risque fort d’être suivi. Les gens attendaient la rentrée, la mobilisation contre Bayrou risque de redynamiser notre lutte en interne pour nos conditions de travail”, analyse Clément, qui affirme qu’il sera dans la rue le 10.
Cela ne sera pas le cas d’Hugo, venu “pour ne pas vivre seul ce moment politique”. “Mercredi, je vais rester chez moi et ne pas consommer. La répression policière me fait peur”, explique-t-il. Bernard, lui, avait “besoin de venir et de sentir le collectif.” “Les annonces du ministre de l’Intérieur de répression du moindre blocage me font peur, mais en voyant les gens ici, ça me rassure un peu”, confie-t-il en souriant.
Quant aux pronostics pour savoir quel premier ministre succèdera à François Bayrou, Daniel, l’ancien gilet jaune, n’en a “rien à foutre” : “Il fera de toute façon la même chose. C’est Macron qu’il faut aller chercher !”
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