« Au début je croyais que j’étais une guignole, mais aujourd’hui on me dit : “Grâce à toi, tout le monde avance” »

Figure bien connue des mobilisations sociales à Montpellier, Sandra B.,surnommée “Madame Tambour”, a rejoint dès l’aube, ce mercredi 10 septembre, ses nombreux amis présents dans un rond-point au quartier Prés d’Arènes pour le mouvement “Bloquons tout”. Présente à presque toutes les manifestations des “Gilets jaunes”, cette Sètoise s’est imposée comme un visage incontournable de la contestation
Dès qu’elle est arrivée, tout le monde l’a accueillie comme une reine. Tambour autour du cou rempli d’autocollants et gilet jaune sur le dos, Sandra B. arrive tout sourire sur le célèbre rond-point dans le quartier Prés d’Arènes, à Montpellier, pour rejoindre la mobilisation “Bloquons tout”, mercredi 10 septembre. “Ah, madame Tambour est là”, peut-on entendre sortir des cagoules et des masques portés par les manifestants, permettant de cacher leur visage.
Très vite, après quelques minutes, je comprends que ce n’est pas un personnage comme les autres. Un étudiant en journalisme présent sur place explique que c’est la “star de Montpellier”. La raison ? cette habitante de Sète depuis de nombreuses années, n’a quasiment loupé aucune mobilisation sociale dans la capitale héraultaise depuis le début du mouvement des “Gilets jaunes”, pour se “battre pour le pouvoir d’achat”, nous dit-elle. Raison pour laquelle elle est de nouveau présente ce jour-là, dès l’aube. “Franchement, au début, quand j’ai pris le tambour, je croyais que j’étais une guignole”, confie cette mère de deux filles. “Mais non, avec le temps, on m’a dit : ‘Heureusement que t’es là Sandra. Grâce à toi, tout le monde avance.”

“Bravant les gaz et les forces de l’ordre”
Éléa D., 33 ans, connaît bien la maraîchère, elle l’a rencontrée la première fois en décembre 2018 dans l’Hérault et à de multiples fois sur les ronds-points. “C’est une battante, elle se bat depuis le début pour un monde meilleur et plus égalitaire”,déclare celle qui était street medic (soigneur ou secouriste de rues, NDLR).“Madame Tambour” ose aller en tête de cortège, malgré son physique frêle et sa petite taille. “Elle a répondu présent à tous les appels, bravant les gaz et les forces de l’ordre”, raconte la trentenaire. Une vraie manifestante qui ne cesse de se battre pour défendre ses convictions.
Outre ses nombreux déplacements en France pendant les “Gilets jaunes” pour défendre ses convictions, dont à Toulouse, cette musicienne du dimanche participe également à d’autres mobilisations sociales dans le pays, dont le dernier 1er-Mai, où elle s’est rendue à Paris. “Il y a plusieurs tambourins, mais ils n’ont jamais été devant. Les banderoles sont tout le temps derrière moi”, lance la quinquagénaire.“Beaucoup la voient comme une meneuse, elle apporte de la joie et un esprit de famille”, témoigne Éléa. Comme un symbole, Sandra livre, tout sourire : “En 2019, je me suis mariée en gilet jaune à la place de la Comédie.” Ce qui est sûr, c’est que cette appréciée de tous et toutes n’est pas prête de ranger son tissu jaune au placard.
S. R.
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