« On écrase les rêves des enfants » : les AESH en grève à la Mosson face à l’abandon des élèves handicapés
Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) du collège des Escholiers, à la Mosson (Montpellier), sont en grève ce 2 octobre pour dénoncer l’abandon des enfants en situation de handicap, conséquence directe des politiques d’austérité
Sur les grilles du collège des Escholiers de la Mosson, à Montpellier, une pancarte alerte au sujet “d’enfants abandonnés”. En cette journée de grève intersyndicale, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant le collège des Escholiers de la Mosson pour alerter sur le manque d’accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH).
Lucas, AESH de l’établissement, évoque « trois AESH pour 22 enfants avec un suivi mutualisé » au collège des Escholiers, en plein cœur d’un quartier populaire, « alors qu’il faudrait qu’on soit cinq ou six pour les accompagner correctement ». Nathalie, quant à elle, demande depuis trois ans à passer de 24 à 30 heures par semaine. En vain. « Je ne vois certains élèves que 30 minutes par semaine, on n’a jamais le temps de rien. »
« 6 minutes d’accompagnement par élève en moyenne »
Les chiffres qu’ils avancent sont glaçants : « 51 élèves sont abandonnés sur les 8 établissements de la Mosson, faute d’accompagnement. » Leurs calculs sont implacables : « Si on prend tous les enfants en situation de handicap sur notre secteur et qu’on divise ce chiffre par le nombre d’AESH, on arrive à une moyenne de 6 minutes d’accompagnement par élève. » Une logique qui mène inévitablement à une forme de maltraitance institutionnelle, en délaissant les élèves « qui se débrouillent le mieux », faute de moyens.
Eda, une mère d’élève, déplore que son fils n’ait « quasiment pas vu son AESH depuis la rentrée ». Malgré les courriers et les mails envoyés, rien ne change. « J’ai peur pour sa scolarité… On écrase les rêves des enfants et on provoque du repli sur soi. » Avec d’autres parents, elle envisage de saisir le tribunal administratif. Jules, enseignant au collège Arthur Rimbaud venu en soutien, en tire une conclusion sans appel : « Leur mobilisation s’inscrit pleinement dans cette journée de grève contre l’austérité, car ce manque de moyens est la conséquence de la politique néo-liberale du gouvernement. »
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