Familles à la rue à Montpellier : face à l’incurie de l’État, la solidarité s’organise
Depuis l’expulsion, lundi 28 octobre, de huit familles sont 15 enfants du squat qu’ils occupaient, un réseau de solidarité s’est rapidement mis en place pour les aider, alors qu’elles dorment toujours devant la mairie, sans solution pérenne de relogement pour l’instant
Début d’après-midi devant l’hôtel de Ville de Montpellier, ce mercredi 30 octobre, les familles expulsées du logement qu’elles occupaient deux jours auparavant finissent de manger un repas apporté par des bénévoles, organisés spontanément pour leur venir en aide.
Sonia, qui porte un énorme sac de vêtements sous le bras, est venue faire des dons. “J’ai appris la situation de ces familles car l’une des enfants ici est dans la même école que mon fils, c’est normal d’aider.”
Soutien physique, organisation en ligne
Depuis l’expulsion du squat que cette trentaine de personnes occupait ce lundi, des rassemblements de soutien, appelés par plusieurs associations et organisations du mouvement social, ont lieu tous les soirs à 18 heures devant la mairie de Montpellier. Muriel Kosman, porte-parole de l’association Une école un Avenir, qui communique sur la mobilisation, est habituée de ce genre d’initiatives de soutien : en avril dernier, sa structure avait organisé la solidarité autour d’une famille réfugiée et occupé une école du quartier des Beaux-Arts pour leur permettre d’y dormir, faute de solution de logement perenne. “Le réseau Un Toit un Avenir, constitué de plusieurs associations, est rôdé, l’expérience que l’on a des précédentes luttes permet de nous mobiliser rapidement”, explique-t-elle.
“On a su mobiliser un réseau large de syndicats, de partis de gauche, d’organisations étudiantes, pour récupérer des biens matériels. Ensuite, on a créé un outil numérique, via une boucle Whatsapp, avec différents sous-groupes, pour organiser la cantine, répertorier les besoins matériels, récolter de l’argent via une cagnotte, gérer la communication, et même proposer des soins, physiques comme psychologiques, via des soignants bénévoles”, détaille Murielle Kosman. Le prochain rassemblement aura lieu ce jeudi 30 octobre à 18 heures, avec une chorale militante de Montpellier qui viendra chanter pour les familles et leurs soutiens. Un autre rassemblement est prévu ce samedi 1er novembre à 11 heures devant la préfecture de l’Hérault.
Une cagnotte et une pétition sont en ligne sur le site de Une école Un avenir, qui tient un fil d’informations mis à jour régulièrement sur la mobilisation.
Toujours pas de solutions pérennes
Du côté du potentiel relogement des familles, “on espère l’ouverture d’un gymnase, puis des solutions adaptées”, expose Samuel Forest, président de l’association Solidarité Partagée, qui avait ouvert le squat expulsé lundi. Ce mercredi, Michel Calvo, adjoint aux solidarités à la mairie de Montpellier, est allé à la rencontre de l’association et de ses soutiens.
L’élu a proposé la mise à disposition temporaire pour deux nuits dans un local actuellement utilisés par des associations d’aide aux sans-abri. Une solution jugée insatisfaisante pour les familles, qui ont peur de devoir revenir dormir dehors au bout de deux jours quand les enfants reprendront le chemin de l’école. Concernant la proposition d’ouvrir un gymnase, le site l’association Une école un avenir rapporte les paroles de l’élu aux solidarités : “Cela serait possible pour quelques jours, mais lundi, nous on sait qu’il y a un risque qu’ils ne dégagent pas (SIC)”. Toujours selon l’association, l’élu aurait concédé qu’il fallait que la mairie contacte le Département pour chercher des solutions, et que les familles devraient être reçues pour évoquer leurs situations.
Pour rappel, l’an dernier à la même période, il manquait 1 000 places d’hébergement d’urgence à Montpellier.
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