“J’aimerai me laver avant de retourner à l’école” : à Montpellier, un rassemblement pour soutenir des familles à la rue
Environ 200 personnes ont manifesté ce 1er novembre devant la préfecture de l’Hérault pour exiger un relogement de trente personnes, dont quinze enfants, expulsées d’un squat le 27 octobre. Des élus municipaux, présents au rassemblement, ont été interpellés pour que la mairie ouvre des lieux d’accueil
“J’aimerai pouvoir me laver avant de retourner à l’école lundi, comme tout le monde”, implore Sara, 14 ans. Depuis l’expulsion du squat où elle logeait lundi 27 octobre, elle et une trentaine de personnes, dont quinze enfants, dorment à même le sol devant l’hôtel de ville, en l’attente d’une solution de relogement. Des solutions, c’est justement ce que 200 personnes sont venues réclamer devant la préfecture de l’Hérault, ce samedi 1er novembre.
“Il fait froid, on dort dans des couvertures sales. Des gens ont fait des malaises, une personne a été transportée à l’hôpital”, détaille Samuel Forest, président de l’association Solidarité Partagée, qui avait ouvert le lieu d’hébergement expulsé lundi et qui accompagne les familles. Jeudi soir, la police est venue devant la mairie pour imposer le fait que des tentes ne soient pas déployées.
Mairie, État : à qui la faute ?
Dans la foule, on retrouve des élus de la majorité municipale conduite par le maire socialiste Michaël Delafosse : Clare Hart, Stéphane Jouault, Clara Gimenez, Bruno Paternot, sans oublier Michel Calvo, adjoint aux solidarité. Lequel explique que la préfecture n’avait pas tenu la mairie au courant de l’expulsion de ce squat.
“La préfecture ET la mairie sont responsables de cette politique”, dénonce Pierre, un militant du parti de gauche, lors de son intervention au micro. “Ouvrez des gymnases, ce ne sont pas la propriété privée de la majorité municipale, ce sont des services publics payés avec nos impôts”, lance-t-il, à l’attention des élus. Une autre intervention appellera au “courage politique” de la mairie afin d’attaquer l’État en justice pour inaction en termes d’hébergement d’urgence, compétence dont il a la charge.
Mais pour Michel Calvo, ouvrir un gymnase reviendrait à “officialiser un squat.” Quant à la possibilité de mener une action contre l’État, hors de question : “Nous devons maintenir le dialogue au quotidien sur tout un tas de dossiers”, affirme l’élu, qui précise que “une maman qui avait subi des violences conjugales a pu intègrer un foyer avec sa fille”.
De leur côté, l’association Solidarité Partagée et les personnes à la rue saluent le travail de municipalité pour essayer de trouver des solutions : “La mairie nous soutient, vient nous voir le soir, les solutions arrivent, ce n’est pas si simple. C’est l’État le responsable”, rétorque Jean-Pierre, secrétaire de l’association Solidarité Partagée, en réponse à l’intervention du militant du Parti de Gauche. “On nous a proposé un lieu pour deux nuits”, ajoute une femme concernée par l’expulsion du squat. Selon l’association humanitaire de Montpellier, des personnes ont pu dormir dans un relai qui appartient à la mairie cette semaine.
Un nouveau rassemblement devant la préfecture lundi
“Peu importe qui va les reloger, ça sera à son honneur” tranche finalement Sabine, membre du syndicat des enseignants de Force Ouvrière, suscitant les applaudissements de la foule. “Légalement ou pas”, ajoutera Fernando, membre de l’association Solidarité Partagée.
En attendant, “des citoyens prennent le relais de l’État pour faire un travail bénévole de service public”, comme mentionné durant le rassemblement : des rassemblements de soutien ont lieu tous les soirs devant l’hôtel de ville, et le mouvement de solidarité citoyen organisé autour des familles’association Solidarité Partagée appelle à des dons : nourriture, vêtements chauds, couvertures, matelas gonflables… Un nouveau rassemblement devant la préfecture lundi 3 novembre à 12 h.
Une cagnotte pour aider les familles et une pétition sont en ligne sur le site de Une école Un avenir, qui tient un fil d’informations mis à jour régulièrement sur la mobilisation.
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