Familles à la rue à Montpellier : après une semaine devant la mairie, toujours pas solutions pérennes

Elian Barascud Publié le 3 novembre 2025 à 14:51 (mis à jour le 3 novembre 2025 à 15:11)
Samuel Forest, au micro, est le président de l'association Solidarité Partagée, qui ouvre des lieux d'accueil pour héberger des personnes dans le besoin. ("Le Poing")

Après un premier rassemblement samedi 1er novembre, environ 100 personnes ont manifesté devant la préfecture de l’Hérault ce lundi 3 novembre pour exiger un relogement de trente personnes, dont quinze enfants, expulsées d’un squat le 27 octobre. Les familles doivent être reçus par la mairie de Montpellier pour évoquer de potentielles solutions

“Aujourd’hui, c’était la rentrée, mais je n’ai pas pu rentrer à l’école. On a pu récupérer nos affaires que hier, je n’ai pas pu faire mes devoirs”, explique Senada, l’une des quinze enfants expulsée d’un lieu de vie créé par l’association Solidarité Partagée, le 27 octobre dernier. Depuis une semaine, huit familles dorment donc devant l’hôtel de ville, à même le sol. Après un premier rassemblement organisé devant la préfecture de l’Hérault ce samedi 1er novembre, 100 personnes se sont à nouveau réunies place du Marché aux Fleurs ce lundi pour demander des solutions de relogement pérennes.

“Le préfet a dit que les familles en situation régulière étaient à l’abri, mais elles ont encore dormi devant la mairie hier soir”, constate Monique, déléguée départementale de l’Éducation Nationale, qui se dit “inquiète” pour les enfants. “La plupart d’entre eux n’ont pas pu faire leur rentrée”, déplore-t-elle. Elle salue néanmoins “un élan de solidarité avec des distributions repas, des propositions de douches et de nuits chez l’habitant, et l’ouverture de locaux associatifs pour de l’accueil de jour.”

Une solidarité “utile mais pas suffisante” selon Antoine, travailleur social membre de la coordination du travail social contre les coupes budgétaires, qui rappelle que “seulement 15% des appels au 115 [le numéro renvoyant aux services d’hébergement d’urgence, ndlr] obtiennent une réponse positive”. Pour lui, cette situation est la conséquence de choix politiques : “Il y a une logique d’économies à l’œuvre, des services sociaux vont fermer”, affirme-t-il. Selon la coordination du travail social en lutte contre les coupes budgétaires, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités envisagerait de supprimer 300 places d’hébergement d’urgence l’an prochain.

Et concernant d’éventuelles solutions de logement pour ces familles, la situation est toujours au point mort. “Les solutions proposée, à savoir une ou deux nuits, ne conviennent pas”, explique Samuel Forest, président de l’association Solidarité Partagée, qui accompagne ces personnes à la rue. Si la mairie refuse toujours l’ouverture d’un gymnase pour les accueillir par peur “d’officialiser un squat“, la municipalité devrait recevoir les familles ce lundi pour le proposer des solutions, selon l’association Solidarité Partagée.

Une cagnotte pour aider les familles et une pétition sont en ligne sur le site de Une école Un avenir, qui tient un fil d’informations mis à jour régulièrement sur la mobilisation. Des rassemblements de soutien ont lieu tous les soirs à 18 heures devant l’hôtel de ville.

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