Montpellier : face à la dermatose bovine, la Confédération Paysanne demande des solutions
Ce mardi 9 décembre, des éleveurs de la Confédération Paysanne se sont rassemblés devant la préfecture de l’Hérault, après l’abattage complet, la semaine dernière, d’un troupeau de bovins dans le Doubs, car l’élevage était touché par un cas de dermatose. Les agriculteurs demandent des alternatives à la liquidation des cheptels malades
C’était la semaine dernière, dans le Doubs : plusieurs centaines d’agriculteurs se sont retrouvés sur une ferme pour empêcher l’abattage de 83 bovins, car un cas de dermatose nodulaire avait été constaté parmi les bêtes, pourtant vaccinées. La police a évacué les manifestants à coup de gaz lacrymogènes. Si la maladie, transmise par des insectes piqueurs, n’est pas encore présente dans l’Hérault, elle touche déjà les Pyrénées-Orientales, ce qui pousse les éleveurs du syndicat agricole de la Confédération Paysanne à agir pour éviter ce que ses militants qualifient de “massacres”. Ce mardi 9 décembre, c’est pour symboliser “la mort des campagnes” que quelques éleveurs du syndicat déposent quelques cornes ensanglantées devant la préfecture de l’Hérault.
“La dermatose nodulaire n’est pas transmissible à l’homme, et n’altère ni le lait ni la viande, qui sont consommables même si la bête est infectée”, rappelle Morgane Bara, éleveuse de chèvres et porte-parole de la Confédération Paysanne 34.
“Ce genre de maladies transmises par les insectes, avec le réchauffement climatique, on va en avoir de plus en plus, il faut donc travailler sur les soins”, continue la représentante syndicale. “A la Confédération Paysanne, on est pour la liberté vaccinale, mais là, si ça peut sauver des bêtes, on demande des vaccins”. Si ceux-ci existent, ils ne peuvent être déployés qu’autour des zones géographiques directement touchées par la maladie. “L’État ne veut pas faire vacciner toutes les bêtes du territoire sinon la France perd son statut “indemne”, ce qui veut dire qu’on ne peut plus exporter”, précise Morgane Bara.
“C’est un problème pour les gros éleveurs, nous, les petits, n’exportons quasiment pas”, enchaîne Nicolas, éleveur bovin de Camargue. “Au lieu d’indemniser financièrement les éleveurs à hauteur de 2000 euros par bête pour les abattages, il faut que l’État et l’Europe nous donnent les moyens financiers de confiner nos élevages jusqu’à atteindre l’immunité collective”, suggère-t-il.
Le syndicat alerte : ces abattages “vont conduire à des drames humains”, dans une profession qui présente déjà 43 % de risque de suicide en plus par rapport à la population générale. “C’est toute la vie d’un éleveur, qui parfois, a mené un travail de sélection génétique depuis des années, qui est réduite à néant en un instant”, insiste Morgane Bara, pour qui “cette politique sanitaire débile doit cesser”.
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