Montpellier : la mobilisation continue à la résidence autonomie Terre et Sens

Elian Barascud Publié le 15 décembre 2025 à 16:40
La résidence Terre et Sens est située en face de l'Ehpad Jean-Péridier, avec lequel elle partage la direction et des services tels que la cuisine. ("Le Poing")

Après un premier rassemblement devant le Conseil Départemental le 27 novembre, les habitants de la résidence Autonomie Terre et Sens, qui craignent une expulsion pour cause de déficit de la structure, ont organisé une nouvelle manifestation vendredi 12 décembre en marge du Conseil d’administration de leur lieu de vie

Vendredi 12 décembre, devant l’Ehpad Jean-Péridier, qui fait face à la résidence autonomie Terre et Sens, une vingtaine de résidents de celle-ci manifestent avec des pancartes pour alerter le Conseil d’administration de leur structure sur leur sort. Le 27 novembre dernier, ils étaient déjà allé protester devant la Maison de l’Autonomie de Montpellier : “Au cours d’un Conseil de vie sociale, on a appris que les nouveaux résidents signeraient un contrat à durée déterminée jusqu’en décembre 2026, et qu’ensuite on nous accompagnerait. Cela nous laisse sous-entendre une relocalisation des résidents”, y expliquait alors Nicole, l’une des résidentes, membre du collecitf “Résistance Terre et Sens”.

Cet équipement, ouvert en juin 2023, affiche un taux d’occupation insuffisant, avec seulement 35 logements occupés sur 55, ce qui, selon le Département de l’Hérault, le rend déficitaire. La gestion du lieu est assurée par le CHU, qui gère l’Ehpad en face, lié à la résidence. Les habitants, eux, s’inquiètent de potentielles “expulsions’ et demandent à rester dans cette infrastructure. “Cela occasionne beaucoup de stress chez eux, pour la première fois de sa vie, ma maman s’est vu prescrire des anxiolytiques“, souffle la fille d’une résidente.

Volonté de dialogue

Après leur première manifestation en novembre dernier, les résidents ont obtenu le fait d’avoir des représentants dans les différentes instances de la structure : deux personnes assistent donc au Conseil d’administration de ce 12 décembre. “On demande à ce qu’il y ait un dialogue avec nous, qu’ils ne fassent pas les choses sans nous en parler”, précise une résidente.

Quelques minutes avant la réunion, la voiture d’Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier, arrive sur le parking, et des résidents l’interpellent sur l’avenir potentiel de la résidence. “On a regardé si on pouvait placer des patients en sortie d’hôpital dans la résidence, mais on n’en a pas, ce n’est pas notre cœur de métier et nous n’avons pas vocation à intervenir, on assure juste la gestion du lieu jusqu’à ce que le Conseil Départemental prenne une décision”, rétorque Anne Ferrer.

Au cours du Conseil d’administration, la direction a pris quelques engagements à l’égard des résidents : envoyer un courrier à chacun d’entre eux pour les informer, permettre leur représentation effective au Conseil de vie sociale du lieu à partir de janvier 2026, présenter les scénarios envisagés pour l’avenir de la résidence en mars 2026 et renforcer l’aide psychologique aux habitants, touchés par cette incertitude.

Un avenir encore incertain

De leur côté, le Département et le CHU ont confirmé que seuls des contrats de location de trois mois renouvelables sont proposés jusqu’à l’adoption d’un nouveau projet pour ne pas “induire en erreur les nouveaux résidents”. La collectivité réfléchit par ailleurs au fait de loger dans la résidence d’autres populations cibles des politiques du Département pour combler les logements vides. Certains résidents ont quant à eux suggéré la reprise du lieu par une fondation évangélique, qui se serait montrée intéressée. Le Conseil Départemental a refusé, assurant que le lieu devait rester dans le giron public, en s’interrogeant sur la nature et le sérieux de cette fondation. L’avenir de la résidence Terre et Sens demeure donc pour le moment toujours incertain.

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