Mobilisation du 3 avril à Montpellier : lycées bloqués, grève de la SNCF reconduite, 2000 manifestants, assemblée générale interprofessionnelle
La mobilisation contre la régression sociale et les agressions fascistes a commencé tôt ce matin à Montpellier et s’est terminée tard. Le Poing vous livre le récit de cette journée décisive pour la construction d’un mouvement social capable de faire plier le gouvernement Macron.
Lycées bloqués
Dès l’aube, les lycées Joffre, Clémenceau et Agropolis ont été bloqués. Aucune interpellation ne serait à déplorer.
Mobilisation devant la faculté de droit
Dès 7h30, une centaine d’étudiants réunis à l’appel du comité de mobilisation de la faculté de droit et de science politique se mobilisaient devant les portes de l’université pour s’opposer à la reprise des cours prévue pour ce matin. Les policiers et les personnels de la sécurité ont filtré l’accès aux bâtiments aux seuls détenteurs d’une carte d’étudiant de la faculté. Un syndicaliste du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail a été interdit d’entrer. Pour les étudiants mobilisés, les cours ne peuvent pas reprendre sereinement tant que les responsabilités de chacun n’auront pas été clairement établies. Selon nos informations, des mesures disciplinaires auraient été prises contre des doctorants pour leur implication ou leurs réactions dans l’affaire Pétel. Vers 11h, plusieurs centaines d’étudiants de la faculté Paul-Valéry sont arrivés en renfort devant la faculté de droit.
Policiers redécorés, symboles du capitalisme visés
Des lycéens et des étudiants de droit et de Paul-Valéry ont défilé dans les rues du centre-ville. Les uniformes des policiers ont pris des couleurs suite à l’envoi de quelques bombes de peinture rose, et des symboles du capitalisme ont été visés, comme Monoprix ou le McDonald. Le cortège est ensuite parti en direction de la gare pour rejoindre la manifestation appelée par la CGT.
Grève reconduite à la SNCF
À 11h, une centaine de salariés grévistes de la SNCF se sont réunis en assemblée générale. Sur les 737 salariés de la SNCF qui se sont réunis ce matin au sein de plusieurs assemblées générales dans la région Occitanie, 733 ont voté la reconduction de la grève pour demain.
Assemblée générale à la faculté des sciences
Vers 11h, 150 étudiants se sont réunis en assemblée générale à la faculté des sciences de Montpellier. Ils ont voté pour l’abrogation de la loi Vidal et la réforme du bac et ont mandaté le comité de mobilisation pour organiser l’occupation permanente de l’amphi 5.06 (débats, ateliers…). Trois personnes ont été mandatées pour participer à la coordination nationale étudiante qui aura lieu le weekend prochain à Nanterre.
Manifestation unitaire
Vers 14h, 2000 manifestants, dont des lycéens, des étudiants, des grévistes de la SNCF, des CHU…, partent de la gare. La manifestation est relativement calme, les policiers sont peu présents. Le cortège passe par le parc du Peyrou, la préfecture, la place de la Comédie et l’Esplanade, où un syndicaliste de la CGT SNCF prend la parole. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas s’arrêter là. Une assemblée générale interprofessionnelle est prévue à la faculté de droit et de science politique. Un nouveau cortège se met en place.
Deuxième round
À la fin de la manifestation officielle, environ 1000 personnes partent de l’Esplanade pour se diriger vers la faculté de droit, où une assemblée générale interprofessionnelle doit avoir lieu. Les policiers bloquent l’accès à la faculté. Le comité de mobilisation de la faculté Paul-Valéry avait prévu ce scénario, un plan B était préparé : l’occupation du site Saint-Charles (une antenne de la fac Paul-Valéry). Environ 300 personnes investissent ce site, à deux pas de la fac de droit, pour participer à cette assemblée générale interprofessionnelle.
Assemblée générale interprofessionnelle
Lors de cette assemblée générale, des syndiqués de la CGT Cheminot, CGT MSA (sécurité sociale agricole), CNT Éducation, CNT Précaires & rebelles ont pris la parole aux côtés d’étudiants du comité de mobilisation de la faculté de droit, de la faculté de Paul-Valéry, de la faculté de sciences et d’un lycéen de Jules Guesde. Il a été voté le principe d’une défense commune pour toutes celles et ceux qui luttent ; de faire des blocages économiques ; de rejoindre le rassemblement de mercredi et jeudi prochain à 12h30 devant le rectorat (rue de l’université) pour dénoncer la précarité des personnels des universités ; et d’organiser des AG interprofessionnelles chaque jeudi à 18h dans l’amphi A de la fac Paul-Valéry.
Réunion des Z’élus annulée
À la fin de l’AG, une manifestation est partie en direction du site Triolet pour empêcher les Z’élus (une corpo de la faculté de droit dont l’une des membres est accusée d’être impliquée dans le commando anti-gréviste) de tenir une réunion. La réunion a été annulée.
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