À Montpellier comme dans le reste de l’Hérault, l’austérité ne passe pas dans la fonction publique

Le Poing Publié le 5 décembre 2024 à 15:19

Environ 5000 personnes ont manifesté ce 5 décembre à Montpellier à l’appel de la plupart des syndicats de la fonction publique, alors que la grève est très suivie dans le département.

C’est quasiment tous les syndicats des trois fonctions publiques (CGT, CFDT UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP) qui appelaient à une journée de grève et de manifestations ce jeudi 5 décembre.

Dans le viseur, un plan de lutte contre l’absentéisme présenté par le ministre Guillaume Kasbarian, qui prévoyait d’économiser 1,2 milliard d’euros en 2025, sous forme d’amendement à un budget fortement austéritaire proposé par le gouvernement, visant une réduction de 40 milliards d’euros de dépenses publiques.

La chute du gouvernement, qui s’est vu censuré ce mercredi 4 décembre par une majorité de parlementaires après avoir tenté un passage en force sur le budget en question via l’article 49.3, n’a visiblement pas dissuadé la mobilisation prévue.

À Montpellier, c’est près de 5000 personnes qui ont défilé au départ de la place Albert 1er. Un cortège est parti de l’université Paul Valéry plus tôt dans la matinée, pour rejoindre la fac de sciences puis le CHU et enfin le départ de la manifestation vers 10h, alors que la présidente de Paul Valéry Anne Fraisse, comme nombre d’autres présidences d’université en France, s’est lancé depuis quelques semaines dans une lutte contre le ministère visant à obtenir des budgets plus élevés.

Le personnel pénitentiaire de la Maison d’Arrêt de Villeneuve-les-Maguelone, qui a bloqué l’établissement en début de matinée était également au rendez-vous, aux côtés du très droitier syndicat Alliance Police Nationale. Parmi les mesures les plus problématiques du plan Kasbarian, la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie (de 100% à 90% du salaire, sauf dans certains cas comme les maladies graves ou arrêts liés à une grossesse), la suppression de la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA), le passage à trois jours de carence au lieu d’un.

L’intersyndicale revendique des moyens à la hauteur des missions des services et des politiques publiques, la titularisation des contractuel.les, l’augmentation de la valeur du point d’indice et des salaires, la refonte des grilles indiciaires, l’égalité salariale et professionnelle entre les hommes et les femmes et l’abandon des orientations du projet de loi Guérini.

Dans le même temps plus de 1000 personnes manifestaient à Béziers, au départ de la Bourse du Travail.

La grève est particulièrement suivie dans l’Éducation Nationale. Le Snuipp-FSU, premier syndicat d’enseignant.es, annonçait 65% d’intentions de grève dans le 1er degré dans tout le pays, là où le ministère compte 40,07 % de grévistes ce 5 décembre.

Dans l’Hérault, pas moins de six écoles sétoises étaient totalement fermées ce jeudi 5 décembre, avec cinq autres à Lunel. Sur Béziers, les écoles maternelles Cordier, Jules Ferry et Marie-Curie, et les écoles primaires Carpentier, Sevigné et Georges-Sand affichaient 100% de grévistes, comme l’école primaire Molière à Nizas, l’école primaire Jacques Montagne à Péret, l’école primaire les Cauquillats à Adissan, l’école primaire Jean de la Fontaine à Aspiran, l’école élémentaire Maffre-Baugé à Bélarga, l’école élémentaire Jules-Ferry à Saint-Pargoire, l’école Victor-Hugo à Bessan, l’école primaire de Plaissan, l’école primaire de Creissan, l’école François-Miterrand et l’école maternelle à Capestang, l’école primaire Antoine Beille à Nissan-lez-Enserune, l’école maternelle de Saint-Thibéry, l’école maternelle et l’école primaire à Saint-Pons-de-Thomières.

Si la TAM montpelliéraine a maintenue un trafic normal, plusieurs lignes du réseau de bus Bee Mob de Béziers ont annulé des trajets.

La collecte des déchets a aussi été fortement perturbée dans plusieurs communes du Cœur d’Hérault.

Pas de blocages lycéens dans l’Hérault ce 5 décembre, contrairement au Gard où au moins deux établissements étaient mobilisés, le lycée Philippe Lamour de Nîmes et le lycée Jacques-Prévert de Saint Christol les Alès.

Quel avenir pour cette mobilisation, alors que la France rentre tout juste dans une période d’incertitude institutionnelle après la chute de son gouvernement ?

Le syndicat Sud Éducation appelle à poursuivre la grève les 10, 11 et 12 décembre, pour s’aligner sur la mobilisation des cheminots contre le démantèlement du frêt SNCF.

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