A Montpellier, des tables rondes de la culture en lutte

Le Poing Publié le 20 mars 2021 à 20:12

Dans le cadre de d’un appel national lancé par le Syndeac – syndicat national des entreprises artistiques et culturelles – de nombreuses initiatives ont eu lieu en France s’inscrivant dans le cadre d’un mouvement collectif qui compte aujourd’hui près de 70 institutions culturelles occupées.

A Montpellier c’est une après-midi de tables rondes qui était organisée sur le parvis du Théâtre des 13 Vents à Grammont. Une centaine de personnes a suivi deux tables rondes animées par Jean Marie Dinh journaliste à altermidi.

N. Dubourg, directeur du théâtre de La Vignette à l’Université Paul Valéry et également président du Syndéac, explique les enjeux de ces tables rondes : « Ce mouvement vient de loin, il est lié à une lente déliquescence des Services Publiques et l’urgence maintenant c’est d’entamer une réflexion fondamentale sur comment on construit les services publics que sont La Culture, l’Université, la Santé qui ont terriblement souffert dans la période. Pour cette raison nous avons invité l’Université, les élus, les artistes, les responsables de salles, les diffuseurs et le public, car c’est le moment de se demander s’il s’agit de revenir au système d’avant ou bien d’en profiter pour changer la donne ; par exemple en refusant les logiques de rentabilité en tant que Service Public »

Beaucoup de questions à aborder qui ne le seront pas toutes dans cet après-midi où ce mouvement parti de la Culture tient à préserver un système, à l’élargir mais aussi à débattre des conditionnalités d’un plan de relance que le gouvernement, sans concertation ni avec le secteur ni avec les collectivités, ne met pas en place.

La jeunesse qu’on appelle la génération émergente a introduit la première table ronde

Les directeurs(trices) sont là, ont les clefs des lieux et on ne peut pas rentrer ! On ne doit pas s’habituer à tout ! ce sera l’introduction de J.M Dinh.
De futur(e)s comédien(ne)s qui participent à l’occupation d’ ICI- CCN de Montpellier depuis 8 jours permettront d’ouvrir la problématique à l’ensemble de la précarité, de sa fabrication d’une part et affirment d’autre part la vivacité et l’incandescence des jeunes en formation à rejoindre le mouvement d’occupation des lieux culturels en France depuis le début. Mais il va y avoir un bouchon dans la possibilité d’accueillir et de programmer la génération émergente. Certaines structures sinon toutes en sont à leur troisième re-programmation , quelle place faire aux futurs artistes dans les deux ans à venir si ce n’est le financement de quelques résidences de travail sans plus… Par ailleurs le cloisonnement, la fermeture de l’espace public, de la rue, finalement des espaces démocratiques, tout cela ce sont des choix politiques.

La mise en œuvre d’une politique qui s’attaque aux fondements du Service Publique fera l’objet de la deuxième table ronde. La destruction constante de l’Université comme tous les autres services publics sera détaillée par les universitaires présentes. « On ne voit plus le passé ni l’avenir et le présent est irrespirable ». On ne peut que remarquer l’ignorance dans laquelle nous sommes de cette nouvelle fabrication de la précarité qui produit l’intermittence de l’emploi. Les négociations avec le gouvernement seront présentées par le syndeac : elles ont été à l’arrêt pendant deux mois et n’ont repris que depuis un mois avec l’attente de la réunion du Conseil National des professionnels du spectacle qui aura lieu ce lundi 22 mars.

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