À Montpellier, le festival Technopolice s’achève en manif déguisée et danses contre la surveillance de masse
En guise de clôture du festival Technopolice, environ 150 personnes ont manifesté contre la surveillance de masse ce dimanche 24 novembre dans les rues de Montpellier, dans une ambiance carnavalesque.
On aurait pu se croire un jour de carnaval, ce dimanche 24 novembre, aux alentours de la place Albert 1er. Clowns, fanfare colorée, déguisements et maquillages bariolés dans la petite foule assemblée devant le Quatier Généreux.
C’est d’ici que partait la déambulation de clôture du festival Technopolice, organisé dans le Clapas depuis ce jeudi 21 novembre par le collectif du même nom, directement issu de la lutte contre la loi Sécurité Globale, et maintenant dédié à celle contre la surveillance de masse.
Tout au long de ces quatre jours, conférences et débats se sont succédés, au côté d’activités beaucoup plus originales. Parmi elles, des jeux de pistes organisés dans différents quartiers, pour illustrer les différents comportements jugés suspects par les logiciels de vidéosurveillance algorithmique (qui incluent un tri automatique des images collectées par une intelligence artificielle). Ou encore des ateliers maquillages, le jeu consistant à essayer de berner un (vieux) logiciel de reconnaissance faciale.
Ce qui nous ramène devant le Quartier Généreux. Les peintures faciales sont nombreuses sur les visages des quelques 150 participant.es à la déambulation, comme les masques. Vers 14h30, la manifestation s’élance sur le boulevard Henri IV, rythmée par une fanfare, par la batucada La Battante, coutumière des luttes sociales montpelliéraines, et par des slogans contre « l’État policier »
Arrivée au Peyrou, la foule descend droit sur la place de la Comédie, ou l’attend le Caddi Hack, sorte de table sur roulettes, sur laquelle sont posés tables de mixages et claviers, entourés de décorations aux allures sorcières. De quoi rajouter des sonorités bizarres et techno au défilé. Interpellé.es par l’allure carnavalesque du tout, de nombreux.ses passant.es s’arrêtent, filment, demandent des explications, permettant aux militant.es de dérouler le menu de ce qui nous attend en matière de flicage généralisé de la population.
Après un tour de la Comédie, le cortège rejoindra la place Salengro, via la grand rue Jean Moulin, le boulevard du Jeu de Paume et le Faubourg du Courreau. Là bas, en plein Figuerolles, danses et musiques se prolongent un peu, avant une brève intervention d’un membre du collectif Technopolice, rappelant quelques échéances plutôt sinistres. Soit le projet de l’exécutif de proposer une loi pour généraliser l’usage de la vidéosurveillance algorithmique évoquée plus haut, déjà autorisée à titre expérimental jusqu’au 31 mars 2025, depuis les JO. Ou encore celui, plus lointain, d’une loi sur la reconnaissance faciale, portée par la droite et l’extrême droite.
Un enfant d’une dizaine d’année s’est ensuite installé au milieu de l’assemblée, pour remercier au micro les participant.es à la manifestation, jugeant en outre « qu’on ne parle pas assez des violences policières. », évoquant l’affaire de cet opérateur vidéo du centre de supervision urbaine de Marseille qui avait accusé la police municipale de dissimuler des violences au mois de mai. Intervention chaudement applaudie par les manifestant.es.
La déambulation ce sera achevée autour de 17h30, suivie par un goûter au local associatif La Base, tout proche.
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