À Montpellier, l’été est (très) chaud pour le secteur du social

Ce vendredi 11 juillet, environ 120 personnes se sont réunies devant le Conseil Départemental de l’Hérault dans le cadre d’une journée de grève du secteur social pour s’opposer aux coupes budgétaires. Le mouvement devrait continuer durant l’été, pour préparer une nouvelle grève le 18 septembre
Qui a dit que l’été n’était pas une saison propice aux luttes sociales ? Ce vendredi 11 juillet, environ 120 personnes ont protesté contre les coupes budgétaires qui visent le secteur du social devant les grilles du Conseil Départemental de l’Hérault, non sans agitation et quelques accrochages (sans incident majeur) avec les vigiles.
"Même si Mesquida veut pas nous on est là !" À #Montpellier, les travailleurs du secteur social en grève manifestent devant le Conseil Départemental de l'Hérault pour s'opposer à des coupes budgétaires qui touchent leurs structures pic.twitter.com/hts1Fa9FnO
— Le Poing – Montpellier (@lepoinginfo) July 11, 2025
Un mouvement initié par les salariés de l’association de prévention spécialisée de l’Hérault (APS 34), qui se mobilisent depuis quelques mois déjà contre des suppressions de postes d’éducateurs, conséquences de coupes budgétaires annoncées par le Département de l’Hérault. Depuis d’autres associations du secteur ont également rejoint la lutte.
Cette journée de grève du 11 juillet avait été votée lors d’une assemblée générale réunissant 90 salariés de 27 structures le 3 juillet. “On a débrayé cette semaine pour faire le tour des structures du secteur et appeler à la mobilisation d’aujourd’hui. Pour certains, ça fait déjà trois jours qu’on est en grève”, commente Max Muller, salarié d’APS 34 et syndiqué à la CGT.
Max Muller qui rappelle que “Ce n’est pas seulement nous ou les salariés d’ADAGES, qui luttent contre la fermeture de centres sociaux, c’est tout le secteur du social qui subit une vague de licenciements économiques inédite à cause des retraits de financements, d’où l’idée de monter une coordination à l’échelle de Montpellier et alentours de faire une assemblée générale sectorielle”. Selon les syndicats du secteur, entre 50 et 100 postes sont menacés dans le Département. “C’est un plan de licenciements économiques inédit dans notre secteur, et ce, à l’échelle nationale, car l’État se désengage de ses financements”, précise l’éducateur.
“Toucher un acteur, c’est nous toucher tous”
Laura, éducatrice de rue, a participé aux débrayages de la semaine pour appeler à la grève. “On est allé dans beaucoup de structures, et les gens nous disaient que c’était difficile de s’unir contre un ennemi commun dans le sens où les financeurs varient d’une structure à l’autre : cela peut être l’État, la Région, l’Agence Régionale de Santé, le Département… Nous, on leur répondait qu’il s’agissait d’une même logique d’économies, et que surtout, toucher un acteur, c’est nous toucher tous : toutes les associations du social sont partenaires, si des postes ferment à un endroit, ça va se ressentir ailleurs. D’ailleurs, des gens nous disaient qu’ils préféraient presque être licenciés maintenant que de faire partie de ceux qui restent, de peur de voir leur charge de travail encore s’alourdir…”
La solidarité du secteur social, c’est qu’a tenu a rappeler Clothilde, salariée d’Area, association qui travaille auprès des personnes vivant dans les bidonvilles, lors de son intervention : “Nous ne sommes pas directement touchés par les coupes budgétaires, pourtant, un tiers de notre service est en grève aujourd’hui.” Et de désigner un responsable : “Le parti socialiste, qui contrôle le Département, la Région, et ses politiques libérales.”
Et au delà du social, une vingtaine d’agents du CHU de Montpellier en grève sont venus au rassemblement en solidarité. Parmi eux, Philippe, infirmier et syndiqué CGT, qui se dit “conscient que ce sont les mêmes attaques qui touchent le social et la santé. Et si on veut gagner, il faut le faire ensemble.”
S’organiser pour le 18 septembre
“Nous avons voulu rencontrer le président du Département, Kléber Mesquida, mais pour l’instant, ça ne s’est pas fait”, précise Max Muller. Une prochaine assemblée générale de la coordination du secteur social se tiendra ce mercredi 16 juillet à 18 heures à la brasserie le Dôme, cours Gambetta. “Les premiers licenciements devraient tomber fin septembre. Le but cet été, c’est de continuer les journées de grève et de débrayages pour aller voir les collègues d’autres structures, et les inciter à faire grève le 18 septembre, pour qu’on soit le maximum dans la rue. Il n’y a que comme ça qu’on pourra gagner”, analyse Max.
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