Affaire Pétel : les étudiants de Montpellier manifestent pour dénoncer la complicité de la police et de l’État

Le Poing Publié le 30 mars 2018 à 20:37 (mis à jour le 27 février 2019 à 13:22)

La mise en examen du doyen démissionnaire de la faculté de droit Philippe Pétel, et du professeur de droit Coronel de Boissezon, n’a pas calmé les esprits. Environ 500 personnes ont défilé cet après-midi dans les rues de Montpellier pour dénoncer la complicité de professeurs, chargés de TD et étudiants en droit dans l’attaque du commando armé et cagoulé de la fac de droit. Les manifestants accusent aussi la police d’avoir protégé la milice

« Nous accusons l’État »

Plusieurs témoignages accablent les policiers, dont celui de Camille* : « La police n’a pas arrêté ces hommes [les agresseurs]. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. » Un jeune étudiant a pris la parole avant le départ de la manifestation pour lire une lettre rédigée par le comité de mobilisation de la faculté de droit et de science politique : « Nous accusons les forces de police par leur passivité […] Nous accusons leurs agissements, soit d’avoir protégé les assaillants et de les avoir évacués sans les interpeller. Nous accusons leur refus de prendre les plaintes et témoignages des victimes qui s’étaient déplacées à l’hôtel de police le mardi 27 mars accompagnées de leurs avocats. Il aura fallu attendre l’annonce d’une manifestation massive pour que deux victimes soient entendues par les forces de l’ordre. Nous accusons leur tentative d’intimidation consistant à auditionner victimes et agresseurs dans un même espace. […] Dans ce contexte de tensions nationales, où les violences fascistes se multiplient à Lille, Paris, Toulouse, Strasbourg et Bordeaux, il est inadmissible que l’État maintienne, notamment à travers la gestion du service public policier, une position ambigüe. Nous accusons l’État de ne pas prendre parti contre le fascisme ».

*Prénom modifié

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