Assez des conditions d’études désastreuses sanctionnées par des examens arbitraires !

3 février 2021

Assez des conditions d’études désastreuses sanctionnées par des examens arbitraires !

L’ordonnance du 24 décembre sur l’organisation des partiels, qui déroge au code de l’éducation, ruine nos diplômes nationaux et nos conditions d’études.

Abrogation immédiate de cette ordonnance !

Réouverture des Universités et des Crous par l’attribution de tous les moyens nécessaires (bâtiments, enseignants et autres personnels, …)

La semaine du 4 janvier, les étudiants de la Sorbonne se sont opposés à leurs conditions d’examens en tentant d’en empêcher la tenue en présentiel. Sous l’autorité de la présidence de l’université et du gouvernement, la police a été envoyée pour dégager manu militari les blocages des sites de partiels, blessant et interpellant plusieurs étudiants au passage. À l’instar des étudiants de L2 Littérature de l’UPV[1], les étudiants de la Sorbonne (P1) ont dénoncé le caractère arbitraire de ces examens, les conditions d’études infernales d’un semestre sans véritables cours. Au comble du cynisme, certains étudiants ayant contracté le Covid se sont même vu attribuer un 0 pour avoir raté leur session d’examen.

À Paris comme à Montpellier, les étudiants ont raison de dénoncer les conditions d’examen. Ces partiels sont bel et bien les fruits pourris de la destruction des garanties collectives des étudiants. Le gouvernement profite cyniquement du contexte sanitaire pour détruire le code de l’éducation en s’appuyant sur les conseils de gestion des universités.

La politique gouvernementale s’attaque aux conditions de vie et d’étude de la jeunesse étudiante

Depuis le premier confinement en mars dernier, dans le cadre de la loi d’État d’urgence sanitaire, les étudiants ont enduré la fermeture de leurs universités et la gabegie organisée de leurs examens. Cette situation n’a fait qu’empirer les conditions de vie des étudiants : surcharge de travail, perte de revenu suite à la perte d’emploi, isolement, etc… Dans ce contexte de dépression généralisée de la jeunesse estudiantine, 30% d’entre nous connaissent des épisodes dépressifs, un jeune sur six aurait cessé ses études au cours de l’année universitaire[2]. Avec la sélection de plus en plus drastique à l’entrée à l’université (Parcoursup) et en Master, c’est une véritable purge des étudiants de l’université, une violente attaque contre le droit aux études supérieures ! La cause avant d’être sanitaire est politique.

Ordonnance n°2020-1694 : cours à distance et examens à la carte

C’est sur la question des examens que la situation s’est cristallisée nationalement. Elle continuera de dégénérer au deuxième semestre et sur les sessions de rattrapages.

Les conditions désastreuses dans lesquelles se sont passés nos examens et leur préparation aléatoire par les “cours” en ligne, s’expliquent par l’ordonnance n° 2020-351 du 27 mars 2020 qui permet de déroger au code de l’éducation. L’ordonnance n° 2020-1694 du 24 décembre 2020[3] prolonge les mêmes dérogations sur l’ensemble de l’année scolaire en cours.

Le cadre légal de l’ordonnance permet ainsi l’organisation arbitraire de nos examens fac par fac, filière par filière, matière par matière. Les enseignants contraints par l’autorité des conseils de faire passer ces examens bricolés n’ont pu qu’assister au naufrage de leurs étudiants par caméra interposée.

Les dispositions dérogatoires au code de l’éducation font partie de la LPR promulguée le 24 décembre 2020, dans le cadre généralisé des fusions d’établissements. L’état d’exception justifié par la crise sanitaire n’est en fait que l’application en accéléré de la LPR et sera donc rendu permanent ! Pour les étudiants, le combat pour l’abrogation de cette ordonnance représente donc un premier pas immédiatement nécessaire au combat pour l’abrogation de la LPR. 

C’est la dérogation au code de l’éducation permise par la première ordonnance de mars 2020 qui a permis le foutoir organisé de nos examens et la destruction de la valeur de nos diplômes. Cette valeur nationale des diplômes permet qu’ils soient reconnus par les conventions collectives et les statuts de la Fonction publique. Au nom de la valeur nationale des diplômes, ce sont les garanties collectives et salaires que nous défendons ! Cela implique       nécessairement la défense des garanties collectives du code de l’éducation qui assurent l’égalité en droit face aux examens !

Déroger au cadrage national de nos diplômes n’a eu qu’une seule conséquence : nous soumettre à l’arbitraire le plus total rendant, avec les “cours” en ligne, nos conditions d’études infernales tout le semestre.

Le gouvernement compte sur les conseils de gestion (CA, CEVU) pour appliquer sa politique criminelle

Ce sont les conseils de gestion des universités qui ont à charge l’application de la politique gouvernementale. Qu’il s’agisse de l’ordonnance, de la LPR ou des coupes budgétaires actuelles, ce sont les présidences de nos universités avec leurs conseils qui les mettent en œuvre. À commencer par l’organisation des examens et donc du semestre à venir en dehors du cadre légal du code de l’éducation, qu’il s’agisse des modalités de tenue des examens, des coefficients des matières en passant par les critères de sélection de nos futures formations.

Il n’est pas possible de combattre l’ordonnance n°2020-1694 et dans le même temps siéger dans les conseils dont le rôle est précisément de mettre en œuvre le contenu de cette ordonnance et notamment les examens arbitraires fac par fac. A la Sorbonne c’est bel et bien pour défendre l’application de l’ordonnance par les conseils de gestion que la présidence a fait lâcher les forces de l’ordre sur nos camarades !

Ainsi l’UNEF Montpellier CAGE prend position contre l’arbitraire de nos conditions d’examens et d’études et donc pour l’abrogation de l’ordonnance n° 2020-1694 du 24 décembre 2020. Mais aussi pour le boycott des conseils (CA, CEVU) chargés de son application au compte du gouvernement à l’aide de la police ! L’UNEF Mtp CAGE condamne fermement les interventions des forces de l’ordre sur les campus. Flics hors des facs !

De même, la réouverture des universités dans le cadre de l’ordonnance reviendrait à nous imposer un carcan déjà bien connu : des cours en semi-distanciel tout aussi arbitraires qu’au début de l’année universitaire et l’organisation d’examens fac par fac, filière par filière avec tout ce que cela comporte en matière d’arbitraire et de destruction de la valeur des diplômes. La réalité de la pénurie des moyens à l’université couplée à la dégradation de la situation sanitaire, font de la réouverture des universités une triste fable.

La seule perspective de réouverture des universités doit être celle où l’égalité en droit des étudiants et le caractère national de nos diplômes peuvent être défendue ! Le combat pour l’allocation des moyens pédagogique et sanitaire nécessaires à la réouverture des universités n’est donc possible que par la défense des garanties collectives du code de l’éducation ! C’est pourquoi ce combat ne peut être mené qu’à l’échelle nationale et ne peut être dissocié du combat pour l’abrogation de l’ordonnance du gouvernement.


Pour le cadrage national des diplômes garant de leur valeur, abrogation de l’ordonnance du 24 décembre !

Pour le retour à des conditions d’études décentes, reprise des cours à l’Université avec les droits et les moyens nécessaires (bâtiments, enseignants, personnels…) !

L’UNEF Mtp CAGE appelle les organisations syndicales des étudiants, des personnels et des enseignants à combattre dans l’unité pour la satisfaction de ces revendications.

Immédiatement, il faut combattre pour que nationalement, les Crous prennent en charge le ravitaillement gratuit des étudiants et la mise à disposition des cités U pour les loger gratuitement.

Cela commence par combattre pour la réouverture immédiate des CROUS !

L’UNEF Mtp CAGE s’adresse à sa direction pour qu’elle organise nationalement la défense de nos droits sur ces mots d’ordre et pour qu’elle appelle nationalement au boycott des conseils (CA, CEVU) en charge de l’organisation des examens dans le cadre légal de l’ordonnance du 24 décembre.

A Montpellier, elle s’adresse aux syndicats étudiants Solidaires et SCUM pour que l’unité se réalise en ce sens.


Pour participer à ce combat, te syndiquer, contacte nous : FB UNEFmontpellierCAGEInsta @unefcagemtpMail collectifage.unef.mtp@gmail.com

UNEF Montpellier – CAGE le 02/02/2021.

[1] https://www.facebook.com/UNEFmontpellierCAGE/posts/235235658127382

[2] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cecovidj/l15b3703_rapport-enquete.pdf

[3] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042739670

Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :


ARTICLE AGORA SUIVANT :

le couvre-feu qui sert l'esclavage