Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Les pêcheurs de Gaza en pleine tempête, les déplacés de Gaza face à un hiver impitoyable

1 janvier 2025
Distribution de vêtements dans le camp des pêcheurs

Les pêcheurs de Gaza en pleine tempête, les déplacés de Gaza face à un hiver impitoyable : une guerre interminable

C’est la fin de l’année pour nous ici en Europe, ce n’est pas la fin de la guerre à Gaza : comment pourrait on faire la fête ici en pensant à l’entreprise méthodique de tous les êtres humains et non humains à Gaza ? Deux textes d’ Abu Amir reçus le dernier jour de 2024

Depuis que l’armée israélienne a imposé un blocus strict sur la bande de Gaza en 2008, à la suite de la victoire du Hamas aux élections et des divisions internes qui ont suivi, Gaza traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Parmi les groupes les plus touchés par ce blocus continu, figurent les pêcheurs, qui dépendent de la mer comme principale source de revenus. La mer, autrefois symbole d’espoir et de vie, est devenue une source de souffrance et de désespoir.

Les pêcheurs face au blocus et aux guerres

Israël a imposé des restrictions sévères sur les zones de pêche dans les eaux de Gaza, privant les pêcheurs d’accès aux zones poissonneuses. Progressivement, les pêcheurs sont devenus incapables de subvenir à leurs besoins quotidiens, et la pauvreté s’est propagée parmi eux, affectant directement leurs familles, devenues l’une des communautés les plus pauvres de Gaza.

Au cours de plus de 16 années, le secteur de la pêche a subi des destructions systématiques dues aux guerres répétées. Cependant, la dernière guerre, déclenchée le 7 octobre 2023, a été la plus dévastatrice, détruisant plus de 85 % des bateaux et équipements de pêche. À mesure que la guerre se poursuit, les pêcheurs perdent tout espoir de reprendre leur métier, devenant des déplacés sans revenus ni abris.

Déplacement des pêcheurs : une souffrance dans toutes les directions

Depuis le début de la guerre, les pêcheurs vivant dans le nord de Gaza et ses villes se sont déplacés vers le sud en quête de sécurité. Cependant, avec l’élargissement de la guerre et l’invasion de Rafah, beaucoup ont dû fuir à nouveau vers le centre de Gaza, vivant dans des conditions désastreuses marquées par le froid, la faim et l’absence des nécessités de base.

Face à cette tragédie, l’UJFP a veillé à fournir une assistance essentielle aux pêcheurs depuis le début de la guerre. Ces aides comprenaient des paniers de légumes, des produits de nettoyage et des tentes pour abriter les familles ayant perdu leur maison.

Appels à l’aide et soutien continu

Il y a quelques semaines, un appel urgent a été lancé par Zakaria Bakr, porte-parole des pêcheurs, mettant en lumière les besoins urgents des familles de pêcheurs, notamment avec l’arrivée de l’hiver. Après une visite dans le camp de la ville de Hamad, l’équipe a identifié les besoins, tels que la réparation des tentes usées, et la fourniture de couvertures et de vêtements chauds pour les enfants.

Le samedi 28 décembre 2024, dans le cadre de l’initiative “Hiver à l’abri “, les équipes ont distribué 100 couvertures, 100 vêtements d’hiver pour enfants et 30 bâches en plastique pour réparer les tentes. La joie était visible sur les visages des pêcheurs et de leurs enfants, qui ont ressenti une chaleur qu’ils n’avaient pas connue depuis le début de la guerre. Cette initiative ne se limite pas à une aide matérielle, mais incarne un engagement solidaire envers ceux qui ont tout perdu.

L’importance de l’initiative “Hiver à l’abri”

Au milieu de cette souffrance croissante, cette initiative représente une bouée de sauvetage pour les déplacés, y compris les pêcheurs durement affectés par la guerre et le blocus. Depuis le début de l’hiver, cette initiative a ciblé de nombreux camps de déplacés à travers Gaza, leur fournissant des articles essentiels pour affronter le froid rigoureux, notamment des couvertures, des vêtements chauds et des bâches en plastique.

L’abandon international et le silence accablant

Malgré tous ces efforts humanitaires, les habitants de Gaza, y compris les pêcheurs, ressentent une profonde amertume face au silence international face aux crimes israéliens persistants. Au lieu de prendre une position ferme pour mettre fin à l’agression, le monde se contente d’observer, tandis qu’Israël continue de bénéficier d’un soutien illimité de la part des grandes puissances.

Ce silence ne signifie pas seulement une absence de justice, mais encourage Israël à poursuivre ses violations contre les civils et les infrastructures de Gaza. Les pêcheurs, qui représentent une petite communauté, paient le prix de ces politiques injustes, étant systématiquement ciblés pour les priver de leurs moyens de subsistance et briser leurs espoirs d’un avenir meilleur.

Malgré toutes les tragédies qui frappent Gaza, l’espoir demeure grâce aux initiatives solidaires qui redonnent dignité et chaleur à ceux qui ont tout perdu. Les pêcheurs, symboles de la résilience du peuple palestinien face à l’oppression, méritent tout le soutien nécessaire pour retrouver leur droit à une vie digne.

La poursuite d’initiatives comme “Hiver à l’abri ” est une nécessité urgente, non seulement pour fournir les besoins essentiels, mais pour rappeler au monde que Gaza, malgré la douleur et le blocus, reste un symbole de résilience et d’humanité. Malgré le silence mondial, les habitants de Gaza continuent de résister, portant dans leurs cœurs la flamme de l’espoir, espérant qu’un jour les chaînes de l’injustice seront brisées et qu’ils vivront en liberté et en dignité, comme ils le méritent.

Lien vers les photos et vidéos

https://drive.google.com/drive/folders/1BeGn2kqBm49t9QS43GGOL-rRsPgpZ__l

Les déplacés de Gaza face à un hiver impitoyable et une guerre interminable

Au 451ème jour consécutif de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, plus de deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions humanitaires catastrophiques. Des centaines de milliers d’entre eux ont été contraints de fuir leurs maisons détruites, cherchant refuge dans des camps de déplacés où les tentes ne les protègent ni du froid hivernal ni des pluies torrentielles. Ces abris précaires ne leur offrent même pas les besoins les plus élémentaires de la vie.

Une tragédie au cœur de l’hiver

Les fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit de lundi à mardi 31 décembre ont inondé des milliers de tentes dans les camps de déplacés, notamment à Deir Al-Balah et dans les zones de Mawasi Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. Les familles déplacées ont vécu une nuit cauchemardesque, luttant pour survivre alors que leurs tentes étaient inondées et secouées par des vents violents.

Une déplacée témoigne : « Nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. Nos enfants tremblaient de froid, et l’eau envahissait tout autour de nous. Nous n’avions que des couvertures trempées pour tenter de nous protéger. »

Une crise humanitaire aggravée par la guerre

Depuis le début de la guerre, des centaines de milliers de maisons ont été entièrement détruites, forçant plus de deux millions de Palestiniens à chercher refuge dans des camps. Cependant, ces camps, censés être un abri temporaire, sont devenus le théâtre d’une souffrance permanente. Les tentes, souvent usées, ne protègent ni du froid ni des intempéries. Le manque de chauffage, combiné à une pénurie de ressources de base, exacerbe les souffrances des déplacés.

La politique israélienne de blocus renforce cette crise. En empêchant l’entrée régulière d’aide humanitaire, en fermant les points de passage, et en ciblant parfois délibérément les convois d’aide, Israël laisse les déplacés dans une situation de désespoir total. Les enfants, les femmes et les personnes âgées paient le prix le plus lourd de cette politique.

Les enfants : premières victimes de la crise

Les enfants de Gaza sont parmi les plus touchés par cette tragédie. Avec le froid mordant de l’hiver, le manque de vêtements chauds et de couvertures adéquates, beaucoup d’entre eux tombent gravement malades. Certains succombent au froid, tandis que d’autres survivent à peine dans des conditions inhumaines.

Une mère déplacée à Mawasi Khan Younès raconte : « Je n’ai qu’une seule couverture pour mes quatre enfants. Nous nous blottissons les uns contre les autres pour tenter de nous réchauffer, mais le froid est plus fort que nous. »

Des appels à l’aide ignorés

Les déplacés lancent continuellement des appels à l’aide aux organisations internationales et humanitaires pour obtenir des secours face à cette crise. Cependant, les réponses sont souvent tardives et insuffisantes pour répondre aux besoins urgents de centaines de milliers de personnes. Ce manque de réaction aggrave encore davantage la situation, laissant les déplacés livrés à eux-mêmes.

Un silence international honteux

Malgré les crimes quotidiens commis contre les civils de Gaza, la communauté internationale reste muette. Les institutions internationales, y compris les Nations unies, se limitent à des déclarations symboliques, tandis que les grandes puissances continuent de soutenir Israël de manière inconditionnelle. Ce silence complice encourage Israël à poursuivre son agression et laisse les Palestiniens seuls face à l’une des pires crises humanitaires de leur histoire.

Les camps de Mawasi Khan Younès : un piège mortel

Bien qu’Israël prétende que les zones comme Mawasi Khan Younès sont “sûres”, la réalité est tout autre. Ces zones sont délibérément ciblées par des bombardements intensifs, augmentant le nombre de victimes parmi les déplacés. Ce ciblage constant des zones densément peuplées aggrave la crise humanitaire et pousse les déplacés à un nouvel exode, sans destination sûre.

Gaza : une terre devenue invivable

Le blocus israélien, combiné aux bombardements incessants, a transformé Gaza en une terre stérile. La pauvreté extrême, le manque d’eau potable, l’effondrement des infrastructures et l’absence de toute perspective d’avenir rendent la vie insoutenable pour ses habitants. Cette réalité menace non seulement le présent, mais aussi l’avenir des générations palestiniennes.

Gaza entre souffrance et espoir

Malgré toutes ces épreuves, les habitants de Gaza continuent de s’accrocher à l’espoir d’un avenir meilleur. Cet espoir repose sur un véritable engagement international pour mettre fin à cette guerre, lever le blocus et traduire les responsables de ces crimes en justice.

La question demeure : combien de temps encore le monde restera-t-il spectateur de cette tragédie ? Gaza a besoin d’actions concrètes pour sauver la vie de ses habitants, pas de paroles creuses. Chaque jour qui passe sans intervention aggrave les souffrances de millions de Palestiniens, rendant leur lutte pour la survie encore plus difficile

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