Pourquoi l’égalité c’est bien

13 mars 2019

Dans notre belle société, il y a beaucoup de gens qui possèdent peu et peu de gens qui possèdent beaucoup. Ne nous demandons pas si c’est bien ou mal, mais seulement si c’est optimal. Le bonheur total des individus est-il plus important dans une société égalitaire ou dans une société inégalitaire ?

Posons quelques axiomes. Supposons que l’argent rende heureux et ignorons les autres causes du bonheur (elles ne sont pas quantifiables). Supposons aussi que plus l’on a d’argent, plus il nous en faut pour gagner en bonheur et vice versa : un riche qui trouve 10 euros par terre ne gagnera pas (ou gagnera peu) en bonheur, alors qu’un prolétaire qui trouve la même somme gagnera (plus que le riche) en bonheur. Prenons deux sociétés avec le même nombre d’individus et le même nombre de richesses, on s’intéresse seulement à la répartition de l’argent et au bonheur qu’elle va procurer.

Dans la société inégalitaire, on aura quelques gens très heureux et beaucoup de gens peu (en tout cas moins) heureux. Dans la société égalitaire, les gens seront équitablement heureux. L’on peut donc se dire que les deux sociétés se valent. Or, la somme du bonheur des individus de la première société est plus faible que celle de la seconde. En effet, si l’on prend des richesses aux plus aisés pour les répartir entre tous, on les rendra, certes, plus malheureux qu’avant, mais l’on va faire gagner en bonheur à tous ceux qui vont recevoir ces richesses. Donc, selon nos axiomes, le bonheur que l’on va faire perdre aux riches sera moins important que le bonheur que l’on va faire gagner aux prolétaires.

Cependant, ce raisonnement n’est valable que si nos axiomes sont parfaitement vrais. Mais ils ne le sont que grossièrement. Donc, pour maximiser le bonheur total des individus, l’on doit donc répartir les richesses de manière, non pas parfaitement, mais grossièrement égale. En bref, toutes choses égales par ailleurs, les gens sont, en moyenne, plus heureux dans une société égalitaire.

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