Agriculteurs en colère : où en est le mouvement dans l’est occitan ?

Le Poing Publié le 29 janvier 2024 à 22:00

Les actions des agriculteurs en colère se poursuivent ce lundi 29 janvier dans l’Hérault, l’Aveyron, le Tarn, et surtout le Gard.

Dans l’Hérault, d’après le média Inf’Occitanie, plusieurs dizaines de véhicules et de tracteurs avec remorques sont arrivés en début de soirée ce dimanche 28 janvier devant la plateforme logistique Système U de Vendargues, à l’appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs. Du fumier a été déversé, pendant que les manifestant.e.s empêchaient les camions d’accéder au dépôt. Les agriculteurs en colère accusent dans tout le pays une concurrence étrangère déloyale, avec des normes sociales et environnementales moindre à celles de la France, de les empêcher d’écouler leurs produits.  

Tôt dans la mâtinée de ce lundi 29 janvier, c’est devant le grossiste en vin Castel Languedoc-Roussillon, à Béziers, que quelques dizaines de tracteurs se sont retrouvés. L’action est-elle aussi revendiquée par la FDSEA. Comme nous l’expliquait Didier Gadéa, viticulteur à Montagnac et président local du Modef, (Mouvement de Défense des Exploitations Familiaux, petit syndicat classé à gauche) les syndicats d’agriculteurs accusent les négociants de fixer leurs prix d’achat à des montants ne permettant pas aux exploitant.e.s de vivre correctement de leur travail. Les manifestant.e.s ont ensuite pris la direction de la sous-préfecture. S’en est suivie une discussion avec le sous-préfet Jacques Lucbéreilh.

La CGT 34, le Modef, et la Confédération Paysanne héraultaise (autre petit syndicat d’exploitant.e.s agricoles, généralement critique de l’industrialisation dans le monde agricole) devaient se retrouver ce lundi 29 janvier pour décider de modalités communes de participation au mouvement social en cours. La CGT avait appelé quelques jours avant ses militant.e.s à rejoindre les agriculteurs en colère sur les barrages pour discuter d’actions communes. Si l’annonce a été bien accueillie par certains agriculteurs.trices présent.e.s a la manif montpelliéraine du 26, la FNSEA et les JA se sont en général montré beaucoup plus réticents quant au ralliement d’un syndicat de salariés auquel les organisations patronales peuvent se retrouver opposées, notamment sur les conditions de travail des ouvriers agricoles.

Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, indique une première réunion interne aux services de l’État dans la semaine en vue de simplifications de normes agricoles.

Les agriculteurs restent très mobilisés dans le Gard. Le blocage autoroutier au niveau de Nîmes Ouest est toujours en place depuis le 25 janvier, et les agriculteurs indiquent vouloir le maintenir à minima jusqu’à une visite du ministre de l’Agriculture. L’autoroute A9 est restée totalement fermée entre Orange, Nîmes et Gallargues sur 90km (elle l’est depuis jeudi 25), tout comme l’A54 entre Nîmes-ouest et Arles. D’après le compte X de la préfecture du Gard, la circulation a été rétablie en début de soirée sur l’autoroute A9 dans le sens nord > sud entre l’échangeur n°22 de Roquemaure et l’échangeur n°24 de Nîmes-Est.

À Nîmes, une cinquantaine de tracteurs et leurs occupants.e.s ont incendié des pneus et déposé des déchets agricoles devant les plateformes logistiques Géodis, Grand Frais et Auchan.

Midi Libre évoque une brève action en fin d’après-midi / début de soirée, visant la plateforme logistique Lidl de Beaucaire, devant laquelle plusieurs dizaines d’agriculteurs sont venus allumer un feu avec des débris récupérés dans une déchetterie.

De nombreux blocages ont aussi eu lieu sur le réseau secondaire, avec deux barrages sur la rocade d’Alès où de très longues files de camions se sont formées, trois autour de Pont Saint Esprit-Beaucaire, et d’autres à Remoulins ou Vauvert. En début de soirée la circulation autour de l’aéroport de Nîmes-Garons était complètement bouchée.

Dans l’Aude, le Syndicat des Vignerons, particulièrement actif dans la contestation, a annoncé quelques jours de pause, après avoir regretté que certains mènent des actions particulièrement virulentes, comme l’incendie d’une agence de la MSA à Narbonne ce vendredi 26 janvier.

Dans l’Aveyron, une action a été menée devant le Lidl de Villefranche de Rouergue avant une opération « étiquetage et vérification de l’origine des produits » dans le Leclerc de la ville, sans dégradation des produits. Toujours à Villefranche, un barrage filtrant a été mis en place au rond-point du Mas de Souyri. D’autres manifestations sont programmés dans la semaine.

Dans le Tarn, FNSEA et JA ont décidé de lever le blocage sur la route nationale 88, près d’Albi, tenu tout le week-end, pour finir la journée par un barbecue en centre-ville, sur la place du Vigan. Ils iront les jours suivants gonfler le blocage de Blagnac en Haute-Garonne.

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