Aqua Tofana, du punk féministe anti-patriarcal en concert près de Montpellier

Elian Barascud Publié le 25 octobre 2023 à 17:10 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:28)
Le groupe Aqua Tofana sera en concert au Crès, près de Montpellier, le 27 octobre à 20 heures.

Anne-Lise, Charlotte et Marion sont trois musiciennes de région parisienne. Elles chantent un punk féministe radical qui a un message à faire passer au patriarcat : « va mourir ». Elles seront en concert le vendredi 27 octobre à 20 heures au KJBI, au Crès. Le Poing a discuté avec elles pour en savoir plus sur leur groupe

Le Poing : Comment le groupe est né ?

Anne-Lise : Après le COVID, j’avais écris des textes de chansons féministes et je cherchais des filles pour les mettre en musique. Je suis passé par l’association Salut les Zikettes et ça a été le début de la rencontre.
Charlotte : C’est une association qui crée des ateliers tous les deux mois, pour que des femmes, des personnes trans et non-binaires puissent se rencontrer et faire de la musique ensemble. Aujourd’hui, on est adhérentes de cette association.
Marion : Moi je n’ai pas fais les ateliers. Le groupe a été crée en octobre 2021, et on a fait notre premier concert en juillet 2022.

D’où vient le nom du groupe ?

Marion : Cela vient du nom d’Acqua Tofana, un poison créé par une femme, Giulia Tofana, qui vivait au XVIIe siècle à Palerme. Ces poisons servaient aux femmes victimes de mariages forcés pour tuer leurs maris, ça colle bien à notre idée de vouloir tuer le patriarcat et à l’esprit « Riot Girl »dans lequel on est. Une hypothèse raconte que Mozart serait mort de ce poison, donc on revient à la musique.

En dehors de la musique, vous avez des engagements militants féministes ?

Charlotte : Je fais partie d’un collectif de BDeastes queers et féministes, on produit les fanzines Furies cosmiques de manière irrégulière pour porter une vision queer de la BD. Je dessine aussi les visuels pour l’identité visuelle du groupe, mais ils sont pensés à trois, et Marion et Anne-Lise gèrent After Effect pour l’animation du prochain clip, par exemple.
Anne-Lise : Je fais du militantisme par l’art. J’étais dans un collectif qui organisait des scènes ouvertes en mixité choisie à Nantes. C’est un acte politique pour les femmes de monter sur scène, c’est un espace à prendre. Plein de filles n’osent pas mais si elles voient une fille derrière une batterie elles pourraient franchir le cap.
Marion : La musique est un bon moyen de faire passer notre message !

Depuis quelques temps, des groupes militent pour des espaces plus safes au sein des concerts, notamment dans les fosses et les pogos, pour en faire des espaces plus inclusifs pour tous et toutes. Comment agir pour que ce soit le cas ?

Anne-Lise : Il y a pas mal de fanzines, par exemple Ventoline à Lyon, qui donnent la parole à des gens qui aiment aller à des concerts mais qui y trouvent pas forcément leur place, c’est bien de diffuser ces infos-là. Et puis il peut y avoir des scènes en mixité choisie, ça peut être un début pour créer des espaces de confiance, mais ça ne peut pas être une béquille pour la vie non plus.

Aqua Tofana, en concert le vendredi 27 octobre au KJBI, au Crès, à 20 heures : l’évènement facebook est disponible ici. Le lendemain, le groupe se produira à Marseille dans le cadre de la Harpies’ Night.

Aqua Tofana sortira un EP le premier décembre sur le label Before Collapse records. En attendant, des extraits sont disponibles sur leur bandcamp.

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