Assemblées générales en fac de sciences et à Paul Valéry : Vers une semaine noire du 16 au 21 mars contre la LPPR

Le Poing Publié le 11 mars 2020 à 12:29

 Après une journée de mobilisation réussie le 5 mars, deux assemblées générales ont eu lieu ce mardi 10 mars pour discuter des suites du mouvement contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : une en fac de sciences, qui a réuni près de 100 personnes, avec une majorité d’enseignants-chercheurs et de personnel de la fac, et une d’environ 250 personnes à Paul Valéry. Au programme : retour sur la coordination nationale des facs et labos en lutte du weekend dernier, des questions de structuration, et un appel à une « semaine noire »  du 16 au 21 mars. Le Poing vous dresse un rapide compte rendu de ces assemblées générales.

Retour sur la coordination nationale du 6 et 7 mars

A Paul Valéry comme à la fac de sciences, un bilan de la seconde coordination des facs et labos en luttes, qui s’est tenue les 6 et 7 mars à Nanterre, a été rapporté en assemblée générale. Cette coordination nationale a réunie 500 participants, regroupés en 154 délégations de 64 établissements différents, dont des facultés dont on entend habituellement peu parler en période de mouvement social (Angers, La Rochelle). 

De cette coordination est sortie une motion, qui fixe des revendications claires et un calendrier chargé : retrait de la réforme des retraites, retrait du projet de la LPPR, avec une semaine noire prévue du 16 au 21 février et un temps fort pour le 19.

Des discussions sur la structuration du mouvement

A Paul Valéry, on explique cette baisse de participation en assemblée générale par le fait que la faculté n’était pas bloquée le matin même. Et comme à chaque assemblée générale, se déroule un sempiternel débat sur la nécessité ou non de bloquer. Après moult discussions, un blocage de l’administration toute la semaine prochaine a été voté ainsi qu’un blocage total de l’université le 19 mars.

En fac de sciences, on cherche encore comment faire venir des étudiants en AG, certains s’inquiétant pour la tenue de leurs cours si leurs professeurs se mettent en grève. Cependant, le personnel mobilisé ne lâche rien et a prévu d’occuper un amphi toute la semaine prochaine, et un rapprochement avec le comité de mobilisation de la fac de droit et de sciences politiques semble envisagé pour lutter conjointement sur les différents sites de l’UM.

Des modes d’actions communs semblent également émerger chez les deux établissements montpelliérains en lutte : Rétention des notes, démission des fonctions administratives, refus de répondre à des appels d’offre pour financer la recherche ou d’évaluer ceux-ci (fonction d’un enseignant-chercheur aujourd’hui), refus de communiquer au Planning de la fac les détails de leur emploi du temps… les idées ne manquent pas chez les universitaires mobilisés et bien décidés à entretenir un rapport de force avec le gouvernement.

Un programme de mobilisations bien chargé

Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre toutes les précarités, un rassemblement est prévu demain jeudi 12 mars devant le CROUS de Boutonnet à 10h pour dénoncer la précarité étudiante. Cette action fait écho  à l’intervention d’une étudiante redoublante à la dernière assemblée générale de Paul Valéry, qui faisait part des lettres que lui avait envoyées le CROUS pour lui demander de joindre ses notes afin de s’assurer qu’elle avait validé son semestre, sans quoi elle risquait de perdre son logement.

Outre la semaine prochaine, qui s’annonce être une semaine agitée dans le milieu universitaire avec comme point d’orgue la manifestation du 19 et une contre-journée de la francophonie le 20 pour rendre visible la situation des étudiants étrangers, un appel à se joindre aux différentes mobilisations en cours a été lancé : le samedi 14 mars à la marche pour le climat, le 20 devant la fac de droit pour une conférence de presse suite aux violences du 22 mars 2018, le 31 avec la manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites, et le 11 avril à l’appel national de gilets jaunes à Montpellier. 

La machine est donc en branle, et le mois qui vient risque d’être chaud, affaire à suivre….

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