« Assurance maladie ma chérie pourquoi m’as-tu trahi » – Lettre ouverte d’un repenti du vaccin

Jules Panetier Publié le 8 octobre 2021 à 20:39
Dessin de Tati Richi

Nous publions ci-dessous une lettre ouverte qui nous a été proposée à titre personnel (n’engageant donc que son auteur).

« Chère C.P.A.M. (Caisse primaire d’assurance maladie). Depuis un certain temps, tu me surveilles comme le lait sur le feu. Je ne sais si je dois t’en remercier. Ainsi, tu viens de m’envoyer un message pour m’encourager à déjà faire un rappel de ma vaccination contre le Covid, six mois après mes deux premières injections de Pfizer. Car j’appartiens à la tranche d’âge concernée (juste plus de 65 ans).

Alors voilà : je n’ai pas l’intention de me soumettre à ce rappel. C’est quand même bête. Je ne suis même pas anti-vaccin. Comment en est-on arrivé là ? Je connais des anti-vaccins dans mon entourage. Souvent, ils sont animés d’une vision critique du modèle unique de la médecine dominante. Ils cherchent des alternatives. Je peux les comprendre. Mais je ne suis guère préoccupé par une approche des questions sanitaires et médicales sur ma seule personne.

J’ai une vision assez trépidante de l’existence, que la mort conclut inévitablement, et dont la maladie fait naturellement partie. Je cède peu aux visions alarmistes. Précisément sur le COVID, j’étais surtout inquiet de l’idée d’un contrôle généralisé sur la population, et de vivre sous les ordres anti-démocratiques d’un Conseil de défense qui n’est même pas peuplé de militaires, mais de mandarins médicaux, un milieu dont on sait trop bien les pratiques de conflits d’intérêts dans l’actualité, et autres aberrations thérapeutiques et idéologiques au cours de l’histoire.

Mais bon. Un peu aussi par confort personnel pour mes déplacements à l’étranger, je suis passé outre ces réticences. J’ai bien voulu croire au bénéfice probable d’une campagne générale de vaccination de la population, sans doute nécessaire. Je m’y suis rangé de bonne foi, sans en faire plus que ça une affaire. Et j’ai reçu mes deux doses de Pfizer au printemps dernier.

Pourquoi donc m’arrêter soudain en si bon chemin ? Parce que l’autorité médicale et administrative dont tu es un rouage, chère CPAM, a complètement trahi ma confiance. En me faisant vacciner, j’ignorais, naïf que je suis, que je serais automatiquement rangé parmi les collabos d’un système autoritaire de stigmatisation et de sanction à l’encontre de toute une partie de la population. On ne me l’avait pas dit. Le Pass n’existait pas encore. Je ne savais pas que des amis proches devraient renoncer à partager certaines activités avec moi.

On ne m’avait pas dit la situation hallucinante par laquelle des serveurs de bistrots, des caissiers de cinéma, seraient tenus de contrôler des données strictement personnelles me concernant (mais quand même rien de la sorte dans les hypermarchés tenus pat les grands groupes de l’optimisation fiscale…) Et pendant qu’il me faudrait accéder au luxe d’une vaccination complète à trois doses, les populations africaines en sont au seuil de 3 % pour leur propre accès à la vaccination.

A présent, je ne vais pas me poser en résistant de la vingt-cinquième heure. Je ne suis pas un héros. Je suis un citoyen dont la bonne foi a été trahie. Je veux vivre dans un société ouverte, je trouve normal que mes impôts, mes charges sociales, servent aussi à soigner et à réparer les dégâts de deux qui fument trop, boivent trop, n’ont pas une vie toute droite. Tous nous faisons société, heureusement pleine de contradictions.

Je ne suis pas sûr d’être exemplaire en tout point, je n’en ai d’ailleurs pas envie. Mais je suis sûr de ne pouvoir me soumettre à un pouvoir qui n’a d’autre recours que jouer sur la peur, la soumission et l’intimidation. J’abandonne donc mon parcours de vaccination. C’est un gâchis. Chère CPAM, il ne faudra t’en prendre qu’à toi-même, avec ce que tu représentes ».

Gérard Mayen

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