Au pied du Canigou, forum et manif contre l’extension des lotissements sur les terres agricoles
Dans le Conflent, région dessinée par la large vallée de la Têt qui borde le versant nord du Canigou, les projets de lotissements fleurissent. Poussés par promoteurs immobiliers et collectivités territoriales, ils détruisent les terres agricoles, sur un territoire grignoté par l’expansion des résidences secondaires. La lutte s’organise, avec un temps fort le 6 novembre à Prades.
Codalet, Catllar, Los Masos, Prades, Ria, Fillols, Vernet-les-Bains : tous ces bourgs ou villages ont pour point commun de s’étaler au pied des pentes nord du Canigou, imposantes et abruptes. De voir se multiplier les projets de lotissements aussi. Au détriment des terres agricoles.
Le nombre de résidences secondaires est en constante augmentation ces quinze dernières années dans le Conflent. Le collectif El Brulls-Terres Agricoles dénonce “une politique d’urbanisation déconnectée des enjeux réels de notre époque, menée sans la moindre concertation et servant en premier lieu les intérêts des promoteurs immobiliers et autres spéculateurs.”
Face à l’artificialisation croissante des terres au pied du Canigou, à l’opacité des élus et institutions décisionnaires, c’est à un exercice de démocratie que nous convie le collectif, avec l’association “La terre c’est nos oignons” et le soutien de nombreux collectifs d’habitants des vallées pyrénéennes avoisinantes, organisations écolos, politiques ou syndicales (en vrac Codal’Terre, Bien Vivre en Pyrénées catalanes, Bien vivre en Vallespir, Aspahr, Alternatiba 66, Greenpeace, Confédération Paysanne, En Commun 66, Frêne 66, Plus Jamais Ça 66, Attac Vallespir, Terres Vivantes, Collectif SETA des Albères, Ligue des droits de l’Homme 66.)
Celui-ci prendra la forme d’un forum populaire, organisé le samedi 6 novembre à Prades. La journée commencera dès 10h30 sur la place du Marché, avec des prises de paroles, puis d’une marche avec casseroles en direction de Codalet vers 12h30. En plus d’un repas partagé, des musiques viendront rythmer l’évènement.
C’est que le village de Codalet est un bon exemple du phénomène. La mairie y prévoit un lotissement de 24 maisons sur 8 600 m2 de terres agricoles fertiles. Projet rendu possible par le passage des terres en zones constructibles, contenu dans le nouveau Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) approuvé en mars 2021 par la Communauté de communes Conflent Canigó, présidée jusqu’en mai 2020 par Jean Castex.
D’après une enquête de terrain réalisée au mois d’août par le collectif Codal’Terre, la population du village n’est pas associée au projet : 76% des foyers n’ont pas été informés, 88% n’ont pas été consultés, 68,7% des habitants s’opposent au projet de lotissement, 25,4 ne se prononcent pas, 3% y sont favorables…
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