« Bloque ton périph » : un weekend de lutte contre le LIEN prévu le 14 et 15 octobre à Montpellier

Elian Barascud Publié le 6 octobre 2023 à 12:06 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:30)
Une manifestation aura lieu le samedi après-midi dans la garrigue environnente du chantier. (Image d'archive de la ZAD du LIEN/ "Le Poing")

Organisé par le collectif Bloque Ton Périph’, qui lutte contre le projet routier de Liaison intercommunale d’évitement nord (LIEN), dans le cadre du mouvement national de « La déroute des routes », le week-end promet des moments aussi revendicatifs que joyeux. Entretien avec Céline, mandatée aux relations presses par le collectif

Le Poing : Brièvement, qu’est-ce que le LIEN ?

Céline : la Liaison Intercommunale d’évitement nord de Montpellier est un projet porté par le Département depuis les années 80. Il est censé relier les petites communes du nord de l’Agglo entre elles, et a été construit par tronçons. Ce projet a un impact sur l’environnement : 109 espèces protégées sont menacées à cause la destruction de leu habitat naturel, comme la loutre d’Europe ou le glaïeul douteux. Là, avec l’avancée des travaux, on pourrait dire que le LIEN existe déjà, on le voit déjà quand on prend la voiture.

Le Poing : Alors pourquoi se mobiliser les 14 et 15 octobre ?
Céline :
Il reste encore 8 kilomètres de chantier, entre Saint-Gély-du-Fesc et le quartier de Bel-Air à Montpellier Le but, c’est de s’opposer à la reprise des travaux, prévue cet automne. Là, on ne parle plus de relier les communes, mais de créer un périphérique de liaison entre l’A 750 et l’A 9 pour du transport de marchandises. Cela va juste apporter plus de trafic alors que c’est censé désengorger les routes. Par exemple, selon les estimations de S.O.S OULALA, cette liaison provoquerait 150 allers-retours de camions par jour rien que pour la carrière Lafarge de Combaillaux .
D’un point de vue environnemental, à Bel-Air, c’est entre 70 et 80 hectares de garrigues qui vont être bétonisés pour et autour de l’axe routier.

Carte réalisée par le collectif S.O.S. OULALA qui montre les différents tronçons de constructions du LIEN.

Le Poing : Comment va s’organiser le week-end des 14 et 15 octobre ?
Céline :
Un départ à vélo se fera samedi du Parc du Peyrou à 9 h 30, il faut compter une heure de trajet. Il y aura une conférence de la Déroute des routes sur place, puis à 14 heures, on partira en manif-action avec des surprises sur le chemin, la seule chose que l’on peut dire, c’est de prévoir un panier ou un saut, des bonnes chaussures et de l’eau.

Le soir, il y aura un apéro-concert et un campement sur place. Le lendemain, la journée commencera avec une assemblée des luttes avec plusieurs collectifs, puis à 13 heures, il y aura un carnaval « opération hérisson », ramenez votre plus beau masque, car nous sommes la garrigue qui se défend ! C’est le début de quelque chose, il y aura très certainement des suites après ce week-end.

Le Poing :Ce week-end s’inscrit dans la dynamique nationale de la « Déroute des routes », tu peux nous en dire plus ?

Céline : La déroute des routes, c’est né de la rencontre entre plusieurs collectifs locaux de lutte contre des projets routiers. Au-delà des différences socio-économiques des territoires, tous ces projets sont les mêmes : de l’urbanisation, de la bétonisation. Une fois que le constat est posé, il faut agir. Nous, on demande un moratoire sur les routes, d’autres pays comme les Pays-Bas ou le Pays de Galle y sont arrivés. Des routes, il y en a assez. Il faut que les routes deviennent un sujet politique, car elles suivent une logique du capitalisme bien ancrée d’accroissement de l’urbain sur la nature et d’augmentation des flux.

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