Carte scolaire dans l’Hérault : Force Ouvrière dénonce des fermetures de classes

Elian Barascud Publié le 10 juin 2025 à 16:11
Le syndicat des enseignants de Force ouvrière dénonce la suppression de 35 classes dans les écoles de l'Hérault. (Photo : Le Poing)

Ce mercredi 10 juin, Le SNUDI FO 34, syndicat des enseignants, AESH et psychologues scolaires des écoles primaires, a tenu une conférence de presse pour alerter sur les fermetures de classes dans le département, sur l’état de l’enseignement spécialisé pour les élèves en situation de handicap, et a exprimé son soutien à une enseignante suspendue pour avoir fait une minute de silence en classe en hommage des victimes du génocide en Palestine

A la veille d’une mobilisation nationale à l’appel du Comité des écoles mobilisées, dont une délégation devrait être reçue au Ministère de l’éducation Nationale, le syndicat héraultais des enseignants, AESH et psychologues scolaires des écoles primaires a tenu une conférence de presse à Montpellier pour alerter sur les effets de la nouvelle carte scolaire du département, adoptée en février dernier, contre l’avis des organisations syndicales et des associations de parents d’élèves.

Suppression de 35 classes dans l’Hérault

Selon le syndicat, cette carte scolaire entérine la suppression de 35 classes dans les écoles de l’Hérault à la rentrée prochaine (6 000 à l’échelle nationale). Une conséquence “des politiques d’austérité du premier ministre François Bayrou”, fustige Sabine Raynaud, secrétaire départementale du SNUDI FO 34. Elle évoque plusieurs écoles mobilisées dans le département contre des suppressions de classes : Paul-Bert à Sète, Jean-Villar à Clermont l’Hérault (école située dans un Quartier Prioritaire de la Ville), l’école Prémerlet à Lodève, elle aussi située dans un QPV, et l’école primaire du village de Montblanc.

“Les parents d’élèves craignent dénoncent des dégradations de conditions d’apprentissage. On va essayer de coordonner ces mobilisations pour faire annuler ces suppressions de classes”, détaille Sabine Raynaud, alors que la décision doit être actée au prochain Conseil Social d’Administration départemental le 24 juin.

Cette carte scolaire acte aussi la création de cinq postes. Un chiffre “largement insuffisant au regard des besoins, en sachant qu’il n’y a aucun postes de remplaçants de prévus”, dénonce la secrétaire départementale du SNUDI FO 34. “L’an dernier, se sont l’équivalent de 19 216 journées de classes qui n’ont pas été assurées sur les écoles du département. Le rectorat ferme des postes de décharge de direction mais crée cinq postes attribués à des référents numériques chargé de développer l’usage de l’intelligence artificielle à l’école. Ce n’est pas une priorité académique, mais une maraude du ministère.”

Inclusion : “une situation catastrophique”

Le syndicat des enseignants de Force Ouvrière alerte également sur la situation des élèves en situation de handicap : “Dans l’Hérault, ce sont 566 qui ont une notification de la Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap qui sont privés de places en établissements spécialisés, dont 28 d’entre eux qui sont complètement déscolarisés”, détaille Sabine Raynaud, qui dénonce “une destruction de l’enseignement spécialisé.”

Le syndicat pointe aussi du doigt les conditions de travail des AESH, qui aident ces enfants en situation de handicap, dont les conditions de travail se sont encore dégradées avec l’instauration des PIAL (Pôles inclusifs d’Accompagnement localisés) en 2021. Cette réforme, souvent perçue comme un outil de ressources humaines, entérine la « mutualisation » des AESH, désormais géré par un coordonnateur sur un secteur géographique (cela peut être un enseignant déchargé, un directeur d’établissement…) “Elles sont payées entre 900 et 1 000 euros par mois, pour accompagner jusqu’à 10 enfants. Dans l’Hérault, on compte 75 démissions d’AESH sur l’année écoulée”, précise la syndicaliste.

Soutien à une enseignante suspendue


Enfin, Force Ouvrière a tenu lors de cette conférence de presse à soutenir une enseignante d’un lycée de Sens, dans l’Yonne, suspendue puis réintégrée à son lycée après avoir observé une minute de silence en classe en mémoire des victimes du génocide à Gaza. “Cela venait d’une demande de ses élèves, bouleversés par les évènements en cours, qui avaient besoin d’en parler et de faire quelque chose”, confie Sabine Raynaud, qui ajoute : “On l’accuse d’être sortie de son devoir de neutralité, or ce n’est pas une preuve d’un engagement politique, mais un devoir d’humanité. Cette sanction montre la volonté du gouvernement de faire taire toutes les voix qui dénoncent le génocide en cours en Palestine.” Fin mai, 150 personnes s’étaient réunies devant le lycée de Sens en soutien à l’enseignante.

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