Chasubles rouges et blouses blanches à Béziers : des centaines de manifestants avec les soignants de la ville

Le Poing Publié le 16 juin 2020 à 15:20 (mis à jour le 16 juin 2020 à 15:24)

Ce mardi 16 juin 2020 à midi s’est tenu un rassemblement des personnels de santé devant le Centre Hospitalier de Béziers. Plus de 500 personnes étaient réunies pour soutenir les travailleur.se.s de la santé et demander que l’on considère nos héro.ïne.s de l’épidémie à leur juste valeur. Une minute d’applaudissement pour les personnels a été observée. Il y a eu des prises de paroles  de la CGT et de FO, qui sont les principaux syndicats représentés au sein du centre hospitalier. Mais c’est surtout des personnels voulant témoigner qui ont pu parler.

Pour leur dévotion, le président et son gouvernement ont voulu récompenser nos soignants : des médailles – en chocolat sûrement -, puisque nous sommes « en guerre ». A cela s’ajoutent des primes, échelonnées, allant jusqu’à 1500€ pour ceux qui étaient en contact direct avec les malades du COVID19. Mais ce n’est pas assez pour ces personnels qui ont vu leurs journées de travail passer à 12 heures. Qui ont subit l’annulation de RTT et de congés. Des personnels ont même été réquisitionnés. Ce sont aussi des temps de repos et des cycles de travail non respectés, pouvant travailler une semaine entière. Cette épidémie a aussi mis en lumière les failles du système de santé ainsi que les conséquences de la casse de la santé publique : suppression de lits, suppression de postes, suppression de services, suppression de matériels et de moyens. C’est dans le stress et avec seulement le couteau entre les dents qu’iels ont du affronter l’épidémie.

Ainsi, les revendications des personnels de soin, au moins sur Béziers, sont :

– Revaloriser les salaires dont le point d’indice est gelé depuis 10 ans.

– Reconnaître leur qualification car les personnels de soins sont sous-payés par rapport à leur temps d’études et au reste des personnels de soin en Europe.

– Une part des fonds de donation devrait être distribuée en tant que prime aux contractuels mais cela a été refusé par la direction du centre hospitalier.

– Augmenter les budgets des ARS quand d’autres disent que c’est une bureaucratie trop lourde (cf les médias chiens de garde).

– Titulariser les contractuels ainsi qu’augmenter leur rémunération. Un.e contractuel.le est bien moins payé.e qu’un titulaire. De plus, le décret Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) de 2016 vient supprimer 22.000 postes titulaires et 16.000 lits. Une politique très utile pour faire face à l’épidémie en somme…

– Un soignant pour un patient dans les Ehpad

– Gratuité des soins et des dépistages des agents puisque certains ont du payer leur test, dans le privé.

– L’égalité salariale car les personnels de santé sont massivement des femmes, à 90%, et qu’elles restent sous-payées.

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