Conférence de presse : les occupants de la ZAD du LI.E.N. dénoncent une expulsion illégale et disproportionnée

Le Poing Publié le 23 octobre 2020 à 16:22 (mis à jour le 23 octobre 2020 à 16:28)

Hier matin, 22 octobre, la M.E.R. (maison de l’écologie et des résistances), au nord de Montpellier, a été délogée violemment par une trentaine de gendarmes mobiles. Une opération illégale et « climaticide » selon les occupants, qui s’opposaient à un projet de construction d’un tronçon d’autoroute.          

« Une opération commando », « 30 policiers surarmés face à dix militants non-violents à peine réveillés ». Ce sont les témoignages de plusieurs militants de la Z.A.D. du L.I.E.N, portée par Extinction Rébellion, Alternatiba et ANV COP 21, réunis ce vendredi 23 octobre devant la préfecture de Montpellier pour interpeller les autorités locales au sujet d’un projet de construction d’un tronçon d’autoroute porté par le département sur huit kilomètres au nord de Montpellier.
 Un haut lieu de résistance s’y était monté, la M.E.R. : Maison de l’écologie et des résistances. Un projet de lieu « de rencontre, de création, d’échange » non-violent, délogé à grand coup de bélier hier matin, 22 octobre, par un dispositif policier impressionnant, armé de fusils d’assaut.

« On s’est fait réveiller par le bruit des béliers, quelques minutes plus tard, on était à genoux, mains dans le dos, menotté sous la pluie. », raconte un occupant du lieu devant la quarantaine de personnes présentes à la conférence de presse.   
Les trois personnes emmenées en garde à vue ont été relâchées sans notification de poursuites, mais l’opération policière reste disproportionnée à leur sens. Disproportionnée, et même illégale selon l’avocate Sophie Mazas, avocate en droit administratif. Elle dénonce une procédure qui s’est faite sans l’aval d’un avis d’expulsion donné par un juge, et donc une violation de l’État de droit.

Plusieurs prises de paroles se sont ensuite succédé, et une lettre écrite par maître Terrasse (avocate de la ZAD de Sivens) a été remise à la préfecture pour alerter le département sur le danger que la bétonisation de cet espace de nature fait courir à une centaine d’espèces protégées. « Un climaticide » selon un militant d’extinction Rébellion, citant l’exemple de la loutre d’Europe.  

Une dernière intervention, faite par un membre de l’Union Communiste Libertaire Montpellier (UCL), saluée par l’assemblée, a fait le lien entre la répression que subissent les gilets jaunes qui osent lutter contre le capitalisme et celle que subissent les militants écologistes :« Une criminalisation de l’action militante ».     L’attroupement s’est ensuite dispersé dans le calme, surveillé de près par une petite dizaine de policiers. « Il y aura des suites », entend-on dans les discussions. Affaire à suivre, donc….

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