Covid-19 : la mairie de Montpellier incite la population à ne pas porter de masques
L’histoire est maintenant bien connue : pour cacher une honteuse pénurie de masques, les autorités françaises, relayées dans un premier temps par les médias, ont délivré des consignes sanitaires fantaisistes, selon lesquelles les masques seraient utiles uniquement pour les soignants et les malades. Depuis, Emmanuel Macron s’est affiché publiquement avec un masque FFP2, le ministre de la santé Olivier Véran a déclaré en avoir commandé 1,5 milliard, le CHU de Grenoble a publié un tutoriel pour s’en fabriquer soi-même, et l’académie nationale de médecine recommande « le port obligatoire d’un masque » pour tous.
Et pourtant, le site de la mairie de Montpellier incite encore le « reste de la population », c’est-à-dire les non-malades et les non-soignants, à « ne pas porter de masque […] sauf en cas d’une ordonnance » !
Pire encore, la mairie recommande le port des masques FFP2 – qui empêchent d’être contaminé – uniquement « aux personnels soignants pratiquant des soins […] intensifs », alors même que le président de la société française de recherche des infirmiers en pratique avancée, Sébastien Chapdaniel, rappelle que « quels que soient le lieu et le monde d’exercice du soignant, ce-dernier doit pouvoir se protéger correctement, et cela passe par un FFP2 systématique ». Quant aux masques chirurgicaux, qui empêchent de contaminer autrui, la mairie indique qu’ils doivent être « réservés aux personnes malades, aux praticiens de santé recevant des malades, aux personnes chargées du secours à victimes et des transports sanitaire ». On est donc prié de croire que la demande des professionnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de disposer de 500 000 masques pour limiter les décès serait un caprice…
Un petit rappel élémentaire s’impose : « [Les masques] protègent doublement : ils évitent à ceux qui sont porteurs du virus (souvent sans le savoir) de le transmettre et évitent à ceux qui ne le sont pas de le récupérer. Les pays du sud-est asiatique arrivent à maîtriser l’épidémie sans confinement et le port généralisé du masque est un des éléments de leur stratégie » (lettre ouverte d’un collectif de médecins et chercheurs au ministre de la santé).
Dans une récente vidéo, Philippe Saurel, maire de Montpellier, affirme qu’il « n’y a pas pire dans une crise que la désinformation ». Il a raison : exigeons qu’il retire ces consignes irresponsables non pas guidées par la santé, mais par l’impréparation d’un gouvernement aux abois.
Mise à jour 13h30 (04/04) : une lectrice avertie rappelle que Philippe Saurel, en lice pour le deuxième tour des municipales, a joué la carte de la surenchère en décrétant un couvre-feu, et qu’il a imposé la fermeture des marchés de producteurs… Attaqué par les Verts à ce sujet, le maire s’est targué d’être diplômé de médecine, mais s’est bien gardé d’expliquer pourquoi les halles, pourtant couvertes, ont quant à elles le droit d’être ouvertes. Philippe Saurel, dentiste, est-il récemment devenu un spécialiste en épidémiologie ?
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