Delafosse interpellé sur son absence de réponses aux associations en faveur du logement et de l’accueil d’étrangers
Le 3 avril dernier, Jean-Paul Vaugel, Montpelliérain actif dans plusieurs associations et collectifs qui militent pour les droits des migrants et l’accès au logement, a interpellé Michael Delafosse par courrier pour dénoncer l’absence d’actions concrètes du maire socialiste malgré sa communication publique, et son absence de réponses aux associations qui travaillent sur le sujet en concertation avec les pouvoirs publics
“Plus de quatre ans ont passé depuis l’élection de Michaël Delafosse et je peine à identifier ses actions concrètes en matière de logement et d’accueil des migrants”, fustige au téléphone Jean-Paul Vaugel. Ce Montpelliérain milite dans plusieurs associations qui travaillent sur ces enjeux, telles que la Ligue des Droits de l’Homme, du Réseau Éducation sans Frontières (RESF), d’Avec Toits, des États Généraux des Migrations, du collectif Habitat Intercalaire.
Beaucoup de com’, peu d’actes
Le 3 avril dernier, il a envoyé en son nom propre un courrier à Michaël Delafosse, maire de Montpellier, pour dénoncer sa non-réponses aux sollicitations d’associations qui œuvrent dans le domaine du logement et de l’accueil des migrants. Il évoque notamment le cas d’une famille étrangère incluse dans le dispositif “parrainage républicain” promu par la Ville de Montpellier pour intégrer les étrangers. Fin Novembre 2023, la famille, présente depuis sept ans à Montpellier avait des difficultés à prendre rendez-vous en préfecture pour régulariser leur situation. La Cimade avait alors écrit à Michaël Delafosse pour lui “demander de bien vouloir intervenir auprès de M. le Préfet pour trouver une issue à ces problèmes.” Mais leur courrier n’a jamais reçu de réponse d’après eux. Selon Jean-Paul Vaugel, Sophie Machand, membre du cabinet du maire, lui avait pourtant assuré suivre cette affaire.
Ce qui provoque la colère du militant. Il explique au téléphone : “La Ville de Montpellier a signé la charte de l’association nationale des Villes accueillantes. Le 16 décembre dernier, Michaël Delafosse a organisé une cérémonie concernant les parrainages républicains ou une trentaine d’étrangers ont été parrainé. Mais ce dispositif se met en place sans moyens, c’est juste de la communication car il n’y a ni réelle volonté politique, ni chargé de missions à la mairie sur ce dossier. Les élus s’étaient engagé à faire levier auprès de la préfecture pour avancer sur cette question, mais on nous avait répondu qu’avec Hugues Moutouh, l’ancien préfet, c’était compliqué. On pensait que ça serait plus simple avec son successeur, mais il n’y a pas de changement.”
Concertation, pour quoi faire ?
Même chose pour le dispositif “Conseil des étrangers de Montpellier” (CEM), crée en juin 2022 par la Ville, qui devait permettre de créer une institution participative regroupant citoyens, associations, entreprises et élus pour que les étrangers puissent “s’exprimer et participer à la vie locale”.
“Ainsi cinq associations d’aide aux migrants ont participé pendant plusieurs mois aux groupes de travail dont celui intitulé « accueil, intégration et accès aux droits » et cela a débouché en juillet 2023 sur des propositions, dont celle d’un guichet unique d’accueil pour les primo arrivants. Or vous avez rejeté unilatéralement ces propositions lors d’une séance plénière, en préférant demander au CEM une contribution à « la ville de demain ». Nous avons écrit le 17 octobre dernier à votre conseiller municipal en charge du CEM avec une volonté de dialogue, puis à nouveau le 28 novembre rappelant nos demandes. Vous avez été destinataire de ces deux courriers. Rien dans les attributions et les actions du CEM ne permet de favoriser l’accueil et l’intégration des étrangers primo arrivants à Montpellier et nous aurions souhaité qu’il en soit autrement,” peut-on également lire dans le courrier du 3 avril. Depuis, les cinq associations dont il est question ont décidé de ne plus siéger au CEM.
Toujours à propos de l’accueil des étrangers, Jean-Paul Vaugel a écrit dans son courrier du 3 avril que “le 1er décembre 2022, à votre demande, RESF34 vous a adressé une note « sur la prise en charge des mineurs non accompagnés et leur scolarisation ». Cette note signalait la lenteur de transmission des dossiers du procureur vers le juge et des problèmes de scolarisation que cela engendrait. Cette note n’a jamais eu de réponse, ni accusé de réception de votre part.”
Côté logement cette fois, ci, le courrier du 3 avril mentionne également une missive adressée à la mairie par les association Pouvoir de vivre et les Etats Généraux des Migrations du 7 décembre dernier. Dans celle-ci, les associations demandaient à être associées aux Assises de l’Habitat, un dispositif annoncé par la majorité. Elles ont relancé la mairie à propos de cela le 20 mars dernier, alors que Michaël Delafosse annonçait le lancement des Assises de l’Habitat “dans quelques jours” le 15 mars au moment du salon de l’immobilier au Corum. Selon elles, aucune réponse ne leur a été apportée depuis.
“A quoi sert la collaboration, les notes de travail qu’on envoie, les réunions, si ça n’avance pas ?”, s’interroge aujourd’hui Jean-Paul Vaugel. “Seul le rapport de force reste une piste d’action pour tout citoyen voulant s’engager dans un débat public ?”, demande-t-il dans son courrier du 3 avril. Courrier, qui, comme les autres envoyés par diverses associations, n’a pas fait l’objet de réponse.
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