Des kurdes montpelliérains dénoncent l’usage d’armes chimiques contre des combattants révolutionnaires par l’armée turque

Le Poing Publié le 23 octobre 2022 à 17:53

Une action de sensibilisation a eu lieu ce samedi 22 octobre après-midi sur la place de la Comédie. Objectif : dénoncer l’utilisation par l’armée turque d’armes chimiques contre des combattants révolutionnaires kurdes, et l’inaction de la communauté internationale.

Baz Mordem, Helbest Koçerin, Dembat Tékosin, Dembat Cizir, Zinarin Cùdi, Ruksen Zagros, Xemgin Kiçi, Sedat Demhat, Mazium Nisebin, Réber Kobané, Rbar Karker, Ciger Malazgirt, Delal Sores, Serdem Agirl, Marva Roj, Erdal Besta. Dix-sept noms inscrits sur les banderoles déployées place de la Comédie, entre une dizaine de militants kurdes déguisés de tenues de plastique transparentes, pour dix-sept combattants kurdes desForces de défense du Peuple (HPG, branche armée du PKK), récemment tués par des attaques de l’armée turque à l’arme chimique dans la région de Zap, au Kurdistan irakien. Troubles respiratoires graves, troubles neurologiques et neurocomportementaux : les survivants de ces attaques en gardent parfois de graves séquelles. 

Depuis plusieurs années maintenant les forces militaires du régime ultra-réactionnaire d’Erdogan, chef d’État turc, attaquent la branche armée du PKK dans cette région transfrontalière.

Les militants dénoncent l’inaction de la communauté internationale, alors que les kurdes essaient depuis près de deux ans d’alerter sur l’utilisation d’armes chimiques contre les combattants révolutionnaires du PKK en Turquie et en Irak. Ni les images, ni les rapports d’analyse médicale, ni même les aveux publics du ministre turc de la défense Hulusi Akar n’auront pour le moment suffit à provoquer une quelconque réaction internationale. Pourtant l’Association internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (IPPNW) a appelé dans un rapport récent l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a enquêter sur le sujet.

193 pays se sont engagés à respecter la convention sur l’interdiction des armes chimiques.

Le PKK ( parti des travailleurs du Kurdistan ), propose dans son opposition au régime d’Erdogan une alternative foncièrement progressiste, qui allie auto-détermination du peuple kurde, cohabitation avec les autres communautés ethniques et religieuses de la région, exploration profonde d’une voie vers la démocratie directe, émancipation poussée des femmes envers les carcans patriarcaux, refondation totale d’institutions traditionnellement à la botte des pouvoirs comme la police et la justice, et élaboration d’une économie coopérative tentant de dépasser le capitalisme et de répondre à l’urgence écologique, et qui est expérimentée à grande échelle depuis le 17 mars 2016 dans certaines régions du Rojava (Kurdistan syrien, lui aussi attaqué par l’armée turque) sous l’impulsion du PYD ( Parit de l’Union Démocratique, très proche du PKK).

Pourtant, alors que son leader Abdullah Ocalan est emprisonné par la Turquie depuis 1999, le PKK est encore listé comme une organisation terroriste par l’Union Européenne et les États-Unis. En marge de cette action de sensibilisation sur l’usage d’armes chimiques, un militant kurde faisait donc signer aux curieux intéressés une pétition demandant le retrait du parti des listes d’organisations terroristes de l’UE.

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