Écologie : à Montpellier, Alternatiba scissionne

Elian Barascud Publié le 25 avril 2024 à 15:34 (mis à jour le 26 avril 2024 à 10:46)
Trois groupes d'Alternatiba ont scissionné pour créer une nouvelle association, dont une grosse partie de celui de Montpellier; (Crédit photo Action Justice Climat )

Alors que les groupes entiers de l’association écologiste non-violente de Paris et Lyon ont quitté Alternatiba pour fonder “Action Justice Climat” sur fond de dissensions stratégique à Montpellier, le gros des troupes rejoint la nouvelle organisation, axée sur l’écologie populaire et la lutte contre l’extrême-droite, tandis qu’une minorité reste dans le “canal historique”

Un “divorce à l’amiable”, comme l’écrivait le média Reporterre ce jeudi 25 avril. “Alternatiba Paris devient Action Justice Climat. Avec un acronyme, AJC, à prononcer « Agissez ! ». Un nouveau nom pour de nouvelles orientations axées autour de trois piliers : l’écologie populaire, les alliances avec les syndicats et autres organisations et la lutte contre l’extrême droite.” Même chose pour le groupe de Lyon, et pour celui de Montpellier… ou presque.

Spécificité montpelliéraine

Après une décision collective de rejoindre “Action Justice Climat”, une minorité du groupe Alternatiba Montpelliérain a refusé et a décidé de maintenir une antenne d’Alternatiba. Arnaud, membre du groupe Montpelliérain “action justice climat”, se refuse même dans un premier temps à parler de scission. “La décision a été prise collectivement. C’est juste un nouveau mouvement. Depuis dix ans, on milite pour faire monter l’écologie dans les médias et les programmes politiques. La-dessus, on peut dire qu’on a réussi, mais aujourd’hui, tout le monde parle d’écologie, même le gouvernement et l’extrême-droite. Or, maintenant, il faut politiser l’écologie, et dire que l’écologie comme la présente l’extrême-droite ou la majorité présidentielle est néfaste, notamment pour les plus pauvres. L’idée, c’est d’englober les sujets sociaux par le prisme de l’écologie et nouer des alliances avec d’autres luttes. Il faut conscientiser les activistes du mouvement climat à autre chose.”

Arnaud déplore par exemple l’absence de positionnement clair d’Alternatiba sur la situation en Palestine. “Il nous faut aller vers une écologie populaire, contre l’écologie punitive. Pas en allant dans les quartiers de manière descendante en tant que blanc, mais en allant récolter la parole des premiers concernés.” Et toujours en restant non-violent, comme c’est le cas depuis le départ chez Alternatiba.

“Ils sont en train de créer une nouvelle organisation politique aux positions pas si éloignées du NPA ou de la France Insoumise”, plaide de son côté Cathy, membre de la minorité du groupe Alternatiba Montpellier à ne pas avoir rejoint le nouveau groupe. Pour elle, les dissensions ont commencé il y a deux ans, quand deux listes concurrentes se sont affrontées pour la direction d’Alternatiba. “L’une a été minoritaire, aujourd’hui, ils partent.Nous, on va rester Alternatiba Montpellier.”

Une scission politique, mais qui n’empêchera pas les deux entités “de travailler en bonne entente” selon Cathy. Et pour preuve : la Base, local écolo Montpelliérain, ouvert entre autre par Alternatiba, restera ouvert aux deux groupes. “Tout le monde a contribué à son ouverture, c’est donc normal que tout le monde y reste”, précise Cathy.

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