En procès à Montpellier, le décrocheur du portrait de Macron dispensé de peine

Le Poing Publié le 10 novembre 2020 à 21:31 (mis à jour le 10 novembre 2020 à 22:21)
Lewis devant le tribunal le jour de son procès avec des militants d'Arrêt Du Nucléaire 34 . Crédits : Frédéric Jozon

Le tribunal de Montpellier ne soutient pas ouvertement la désobéissance civile, mais s’abstient de la sanctionner…

Le Montpelliérain Lewis Chambard, gilet jaune et militant du climat, n’aura à effectuer aucune peine, a décidé le Tribunal de Grande instance ce mardi 10 novembre, même s’il l’a reconnu coupable « de vol en réunion » d’un portrait du président Emmanuel Macron. Cette incrimination est théoriquement passible de peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende. En lieu et place, ont seul été imposés le versement d’un euro pour le préjudice moral qu’aurait subi la mairie d’Assas privée de son portrait, ainsi que 39,89 euros pour son remplacement.

Ce verdict mi-figue mi-raisin reste donc assez éloigné de la volonté répressive déployée avec acharnement par le pouvoir à l’encontre les militants actifs de la cause climatique. Le fameux « vol », effectué en groupe, en plein jour et à visage decouvert dans la mairie d’Assas s’inscrivait dans la campagne nationale conduite par le groupe Action Non Violente Cop 21, pour dénoncer l’inaction gouvernementale au moment de conduire une réelle politique de défense du climat, conforme aux engagements de la conférence de Paris.

Si le procès n’a finalement eu lieu que dans l’après-midi de ce mardi, et son verdict rendu public en début de soirée, la journée avait débuté, dès dix heures, par un rassemblement devant les grilles du tribunal. Près d’une centaine de personnes s’y sont retrouvées malgré le contexte intimidant du confinement sanitaire et les risques d’amende encourus (mais finalement en l’absence de forces de l’ordre, sinon pour filtrer l’entrée du tribunal et ainsi restreindre gravement, une fois de plus, le caractère public des débats judiciaires et l’accès de la presse indépendante). Cet attroupement avait été réjoint par des gilets jaunes, dont Lewis Chambard se revendique aussi. On lui a trouvé un ton déterminé, avec chant militant (On est là…) et longues acclamations.

Nous reviendrons très prochainement sur la tenue de ce procès.

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