Entre exposition et occupation, la Zad du L.I.E.N. se mobilise contre l’expansion urbaine

Le Poing Publié le 8 juin 2021 à 20:51 (mis à jour le 9 juin 2021 à 15:20)

Neuf mois après l’expulsion de la ZAD de la MER, une nouvelle zone à défendre s’est ouverte sur la trajectoire de la future route départementale du L.I.E.N. Le L.I.E.N, c’est une route de 35km, dont 8 sont encore à construire, qui devrait relier l’A9 ainsi que l’A75, entre Vendargues et Grabels.  Portée par le département depuis les années 1980, cette voie est censée désengorger le trafic urbain montpelliérain et relier plus facilement cette zone au nord de Montpellier. Mais le projet rencontre de nombreuses oppositions.

Ce weekend du 5-6 juin, un “weekend de confluence des luttes” s’est tenu aux abords de future zone de construction du L.I.E.N. Une occasion pour les militant·es opposé·es au LIEN de converger avec les autres collectifs montpelliérains et de faire parler de leur lutte.  “Lutter contre l’imaginaire de la ville”, un message qui semble illustrer le weekend de confluence. Avec des ateliers artistiques, de constructions, des débats d’échanges, chorales – comme à quoi l’expérience politique de la Zad fait écho, ce weekend en plein milieu de la nature offre un cadre qui contraste avec celui de la ville. L’importance de la lutte rurale, locale a été au cœur des débats pendant ce weekend. C’est en effet un combat idéologique fort qui se joue sur la zone. « Ce n’est pas seulement s’opposer à une route » explique le collectif SOS Oulala, « c’est s’opposer aux politiques d’urbanisation agressives qui s’attaquent à la ruralité ».

Un projet d’urbanisation sous couvert d’écologie

Au cœur des combats des collectifs, dénoncer une forte hypocrisie politique : la communication départementale qui prônent un projet écologiste et social va au contraire accroître la pollution et les disparités. L’étalement urbain qui va se développer au delà de la départementale inquiète : entre les zones commerciales destructrices et la migration des classes moyennes dans la périphérie de la ville, la métropole continue une politique ségrégationniste, menant à l’embourgeoisement les zones rurales. A L’heure où les logements sont de plus en plus chers en ville.  SOS Oulala maintient fermement « Construire de routes n’a jamais aidé à désengorger les routes, au contraire ». Ces projets incitent les cadres à s’éloigner de leur lieu de travail – multipliant les trajets en voiture. Sans parler de l’implantation d’usines et de 70 hectares de zone commerciale aux abords de la départementale. En bon exemple, l’usine Lafarge qui compte rouvrir sa carrière sous condition de construction de la route, au moment où son site montpelliérain ferme. Ce qui entraînerait par ailleurs un très fort trafic de camions.  Également, le projet de Décathlon-Oxylane qui se trouve à proximité du tracé est impliqué dans cette urbanisation. Ce projet semble donc bien loin d’une simple idéologie écologiste comme le soutiennent Delafosse ou Mesquida, au contraire. Par cela, le département ainsi que la métropole font un cadeau aux entreprises ainsi qu’aux classes supérieures.

Ouverture d’une zone à défendre

Le weekend de mobilisation a ainsi été rejoint par de nombreux·ses organisations et militant·es écologistes, avec une volonté de mobilisation restée en débat pour les deux jours. Le collectif SOS Oulala et les divers opposants au projet plus légalistes ont inauguré une exposition sur la zone de construction du lien, une « exposition artistique informative » autour du projet. Les panneaux sur la colline portent ainsi un message clair : non au projet du L.I.E.N. Ces derniers, visibles depuis la route, ont vocation à rester sur le lieu jusqu’aux élections régionales et départementales.  Mais certain·es militant·es venu·es sur place n’ont pas souhaité arrêter la mobilisation à ce coup médiatique. Ils et elles se sont installés physiquement dans deux lieux adjacents.  La “ZAD” a été annoncée pour une deuxième fois cette année après l’échec de l’implantation de la MER (Maison de l’écologie et de la résistance).

La nouvelle ZAD appelle ainsi à un soutien physique matériel ou symbolique pour faire vivre l’occupation.


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