Extinction militante des panneaux publicitaires numériques

Le Poing Publié le 22 novembre 2020 à 18:09 (mis à jour le 22 novembre 2020 à 18:14)
Action d'extinction Rébellion Montpellier contre un panneau publicitaire

La Convention citoyenne pour le climat demande la suppression des panneaux lumineux à images animées. Le groupe Extinction Rébellion passe à l’acte

Ils ont l’apparence d’une sucette Decaux classique. Mais ils sont lumineux. Leurs messages défilent en se déroulant – c’est assez classique – mais ils sont faits d’images animées, aux teintes changeantes. Bref, ces panneaux publicitaires numériques de dernière génération ont le pouvoir démoniaque de captiver l’attention quoiqu’il arrive, même du plus endurci des partisans de la décroissance. Cela de nuit, comme de jour. C’est un rapt du regard. Un conditionnement totalitaire (certaines variantes incluent des technologie de surveillance et analyse de la réaction des passants).

Encore assez nouveaux dans Montpellier, plusieurs de ces installations viennent d’être la cible du groupe Extinction Rébellion. Pour les militants de la défense du climat, praticiens de la désobéissance civile, la campagne hostile à la publicité est quasi permanente : « La publicité continue de nous envahir alors qu’il ne s’agit pas d’une activité indispensable dans cette période. Elle incite à la surconsommation, facteur de pollutions et de destruction du vivant » expliquent-ils.

On s’était donc habitué à ce que les affiches de certains panneaux publicitaires soient remplacés par des productions artistiques, porteuses de messages alternatifs. A présent, l’attaque contre les panneaux numériques monte d’un cran. Le badigeonnage à la peinture a remplacé la substitution délicate des affiches imprimées. Nul doute que la facture de remise en état sera d’un tout autre montant pour le groupe Decaux. Or ce dernier ne s’est pas privé de poursuites en justice contre les auteuts des actions plus softs, des dernières années. On n’est donc pas dans la guerre des boutons.

Les arguments sont là : un panneau numérique à double face consomme treize fois plus d’énergie qu’un panneau non numérique, a calculé Extinction Rébellion. « Soit l’équivalent de trois foyers » est-il précisé. Sans parler de leur fabrication, qui recourt aux matériaux rares, dont l’extraction est devenue un très grave problème environnemental et directement sanitaire pour les populations – le plus souvent surexploitées, enfants compris  – qui s’y consacrent.

L’action d’Extinction Rébellion est-elle “extrémiste” ? Elle ne fait que réaliser en actes ce que prône, très explicitement, la convention citoyenne pour le climat, dont Emmanuel Macron avait promis de traduire immédiatement dans les faits l’immense majorité des recommandations. Mais ne parlons même pas de celui qui rêve d’embastiller de simples décrocheurs de portraits. Il suffit déjà de se retourner vers la Métropole Montpellier Méditerranée, si heureusement gouvernée avec la participation active d’élus EELV-Les verts. Et de poser la question : quand est-ce que le groupe Decaux verra empêchées ses pratiques de nuisance publique. Quand donc l’installation de ses équipements écocidaires relèvera-t-elle d’un débat public au grand jour ?

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