Face à l’islamophobie, les femmes voilées s’expriment à Montpellier lors d’un rassemblement de 150 personnes

Le Poing Publié le 28 octobre 2019 à 12:28 (mis à jour le 28 octobre 2019 à 12:36)
Les politiciens et les éditorialistes virent à l’extrême-droite, tendance anti-musulman. Zemmour vante un général pour ses massacres contre les arabes en direct à la télévision, le ministre macroniste Blanquer soutient que « le voile n’est pas souhaitable dans la société », un élu du Rassemblement national humilie une femme voilée lors d’un conseil municipal, un animateur compare le voile à l’uniforme SS, etc. Derrière ces discours racistes, des réalités : le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a recensé dans un rapport près de 700 actes islamophobes en 2018, soit une augmentation de plus de 50% par rapport à 2017, d’abord subies par les femmes. Le CCIF constate que « les institutions sont les premiers auteurs d’actes islamophobes », et dénonce notamment « une augmentation signification des fiches S », vécues comme « une suspicion intolérable ».

« Contre l’islamophobie et l’acharnement médiatique », plusieurs rassemblements se sont tenus hier en France. À Montpellier, près de 150 personnes ont investi la place de la Comédie dans l’après-midi, dont une majorité de femmes voilées qui, enfin, ont pu prendre la parole. Une membre du CCIF a remis les choses au clair : « Ces paroles stigmatisantes ont pour effet d’exclure les citoyens français de confession musulmane alors que nous travaillons ici, nous payons nos impôts ici, nous n’avons pas être exclu. […] Dès qu’il y a une parole islamophobe, les actes suivent derrière. […] Comme à Montpellier, lorsqu’une responsable d’un magasin Etam a demandé à une candidate voilée de partir du magasin. Toutes ces affaires nous concernent toutes et tous. On nous ferme les portes du logement, et même du loisir. […] Nous irons dans le sens de la majorité des Français contre la peur et la haine. […] » Une autre femme a déploré la bassesse de débat actuel : « Qui sont-ils pour vous dire ce que vous pouvez porter ? […] Je suis une rebelle, je suis contre toutes les injustices ! Je suis là pour soutenir toutes ces femmes insultées, agressées, ne vous laissez pas faire ! […] Le voile, certains l’ont sur les cheveux, mais d’autres l’ont dans la tête…» Un intervenant a aussi pris la parole pour regretter que l’islamophobie soit partout, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite.

Le 6 novembre à 19h30, le film Soumaya, tiré de l’histoire vraie d’une femme voilée harcelée suite aux attentats du Bataclan, sera diffusé au cinéma CGR Lattes, avant un débat avec l’équipe : réservez vos places !

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