Montpellier. Gilets jaunes, acte 50 : débat sur un rond-point et déambulation nocturne, une interpellation

Le Poing Publié le 27 octobre 2019 à 13:47 (mis à jour le 27 octobre 2019 à 13:48)
Les gilets jaunes de Montpellier innovent. Pour l’acte 50, le traditionnel appel à 14h sur la Comédie a été déserté – seul une dizaine de personnes s’y sont rejoints – au profit d’un débat et d’une déambulation nocturne. En milieu d’après-midi, ils étaient plus de cent sur le rond-point de Prés d’Arènes pour parler de la réforme des retraites avant un barbecue. Le soir, l’ambiance était plus tendue pour la manifestation nocturne, lancée sur les réseaux sociaux.


En arrivant à 21h sur la place de la Comédie, on se demande si les policiers ne sont pas en train de manifester : ils sont une quarantaine à fanfaronner, n’hésitant pas à fouiller arbitrairement ceux qui passent par là. Finalement, un chant anti-Macron galvanise les gilets jaunes, qui forment alors un joyeux cortège d’environ deux cents manifestants. Après un petit tour du centre-ville gare-Peyrou-préfecture-Comédie, sans policiers aux trousses, il court l’idée d’aller au Corum, où se trouve le maire Philippe Saurel. Mais sur le chemin, les voitures de rally ronronnant sur l’Esplanade, à l’occasion d’un événement organisé par la municipalité, retiennent toute l’attention. Le slogan « anti, anti, anticapitaliste » résonne, mais la vue des gyrophares au loin sème le doute sur la destination à prendre. Les gilets jaunes se divisent en deux petits cortèges, l’un sur la Comédie, l’autre devant le musée Fabre, avant de se réunifier. Devant la gare, les gendarmes mobiles, très nombreux, ne bronchent pas. Ça repart vers la Comédie, et les policiers de la compagnie départementale d’intervention, auparavant stationnés devant la préfecture, tentent tant bien que mal de suivre le mouvement. Les gilets jaunes sont plus rapides et parviennent à résoudre une vieille quête : la prise de la place du marché aux fleurs, collée à la préfecture. Pour fêter l’événement, un fumigène est craqué. S’ensuit une course dans les rues étroites de l’Écusson sous la pression des casqués. Les observateurs de la Ligue des droits de l’Homme informent alors les manifestants qu’une personne a été interpellée. Des policiers, pour la plupart cagoulés, se positionnent ensuite devant le Barricade, tandis que le reste des gilets jaunes se dispersent, entre 23h30 et minuit.

La personne interpellée a été libérée de sa garde à vue ce dimanche. Elle passera en procès pour « entrave à la circulation ».

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